Scintigraphie des récepteurs de la somatostatine (Octréoscan®) : exploration des tumeurs neuro-endocrines (TNE) d’origine digestive

2000 
La somatostatine (SMS) native est une hormone peptidique, ubiquitaire, dont les effets principaux sont l’inhibition de la proliferation cellulaire et de la plupart des secretions endocrines et exocrines en particulier gastro-intestinales. La demi-vie biologique de la SMS etant trop breve (3 minutes) pour une utilisation pharmacologique, des analogues de synthese de duree de vie plus longue ont ete mis au point : l’octreotide est l’un des analogues les plus utilises en therapeutique. Les effets de la SMS sont medies par des recepteurs membranaires specifiques presents dans de nombreux tissus normaux et tumoraux (TNE mais aussi, lymphomes, cancers du sein etc.). Cinq sous-types de recepteurs ont ete clones chez l’homme a ce jour [1]. Le sous-type sst2 , en particulier, a une haute affinite pour l’octreotide. L’utilisation de l’octreotide marque par un isotope est a l’origine d’une application scintigraphique interessante de detection des TNE exprimant en particulier le sous-type sst2. Il s’agit egalement du premier exemple d’utilisation pratique en scintigraphie de peptides radiomarques. Quoique la sensibilite de detection du site primitif d’une TNE d’origine digestive ne soit pas aussi elevee que celle des metastases hepatiques, la SRS est une technique d’imagerie de pointe pour visualiser des TNE. 90 % des gastrinomes, en particulier, sont mis en evidence par l’association de la SRS et de l’echoendoscopie. Pour certains, la SRS est devenue un examen de premiere intention, en particulier lorsque le patient n’a pas de lesion metastatique connue car les resultats ont un impact sur la decision therapeutique. La SRS detecte parfois des lesions plus precocement que les autres moyens d’imagerie. Toutefois, il existe des faux positifs de la SRS plus frequents dans les localisations extra-abdominales [45] et des sites connus non detectes par la SRS. Beaucoup de points restent encore discutes : la frequence de cet examen dans le suivi des patients, la comparaison avec les techniques d’exploration plus recentes (TDM helicoidal, echoendoscopie etc), le retentissement des traitements (radiotherapie, chimiotherapie) sur l’expression des recepteurs, et surtout, le role potentiel de cet examen dans la survie a long terme des patients. En ce qui concerne le marquage de l’octreotide au techecium 99m qui est l’isotope le plus utilise en pratique dans les services de medecine nucleaire, avec une energie bien adaptee a la detection scintigraphique, les resultats sont, a ce jour, decevants. Des analogues de la somatostatine se fixant sur d’autres recepteurs que le sst2 sont a l’etude. Des essais de traitements par radiotherapie metabolique avec de fortes activites d’Octreoscan® ont ete realises chez des patients au dela des ressources therapeutiques conventionnelles [46, 47]. Les resultats ont ete notables avec nette diminution des masses tumorales et peu d’effets secondaires jusqu’a maintenant. Un marquage par un emetteur b, l’ytrium 90, est a l’etude pour developper cette approche therapeutique [46]. Enfin, la chirurgie avec une detection peroperatoire de l’Octreoscan® a ete tentee par plusieurs equipes [48]. Tout a fait realisable avec les sondes de detection peroperatoires actuelles, cela peut permettre au chirurgien de retrouver tous les foyers decrits en scintigraphie. Il est alors necessaire d’avoir une bonne coordination entre les equipes medicales, chirurgicales et d’imagerie nucleaire. Toutefois, l’impact de cette chirurgie radioguidee sur la survie des patients reste a evaluer.
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