P267: Le gâchis alimentaire est fréquent en cours d’hospitalisation chez les patients de cancérologie

2014 
Introduction et but de l’etude La denutrition est frequente en cancerologie. Elle s’aggrave au cours de l’hospitalisation, en particulier par l’absence d’adequation entre les repas servis et les souhaits et les besoins du patient. Le gaspillage alimentaire peut se situer entre 30 et 50 % des portions proposees. Dans le cadre d’un programme de developpement durable, nous avons voulu mesurer le gâchis alimentaire et reperer les determinants du gâchis chez les patients de cancerologie. Materiel et methodes Tous les patients adultes, hospitalises dans toutes les unites en dehors de la reanimation, les urgences, la pediatrie et le secteur de greffe de moelle et recevant une alimentation orale pendant leur sejour, ont ete inclus. Les patients a jeun le jour de l’evaluation, ne parlant pas francais, OMS 4 ou refusant de participer etaient exclus. Chaque unite a ete evaluee 2 jours non consecutifs (1 jour pour petit dejeuner et dejeuner, et 1 jour pour gouter et diner), par 3 evaluateurs independants lors du debarassage du plateau. L’observateur a estime visuellement les quantites restantes pour chacun des composants du repas. Le grammage et le contenu calorique et proteique des plats servis etant determines (fiche de recettes validees par l’equipe dietetique). Le sexe, l’âge, le statut tumoral, l’etat nutritionnel, l’EVA des ingesta, de l’appetit, de la douleur et de l’anxiete etaient releves avant le repas. Les raisons de non consommation etaient renseignees apres le repas. Resultats et Analyse statistique Durant les 3 semaines de l’enquete, nous avons analyse 627 repas petits dejeuners, 143 dejeuners, 146 gouters et 159 diners) chez 309 patients dans 14 unites differentes. Les patients avaient 57 ans en moyenne, etaient des hommes dans 51,5 % des cas. Leur IMC etait de 24,3 (± 5,1) et leur perte de poids etait de 7,5 % (± 12,2). Seuls 25,6 % des repas etaient consommes en totalite (7,9 % pour le dejeuner et 11,9 % pour le diner). Au cours des 2 repas principaux, le pain (50,1 % de gâchis), l’entree du jour (21,6 %) et l’accompagnement du jour (19,3 %) etaient les 3 mets moins bien consommes. Le sexe feminin, une EVA de l’appetit et des ingesta basse, et une EVA d’anxiete elevee etaient significativement associes aux repas consommes partiellement. Ni l’âge, ni le statut nutritionnel, ni l’EVA de la fatigue, ni l’existence d’une texture modifiee ou d’un regime n’etaient differents que les repas soient consommes entierement ou partiellement. Les raisons de non consommation etaient le manque d’appetit dans 50,8 % des cas, le gout des mets servis dans 26,2 % des cas, la fatigue dans 18,9 % des cas et un choix inadapte dans 18,3 % des cas. Conclusion Les ¾ des repas servis en oncologie ne sont pas consommes en totalite. Le gâchis porte sur la presque totalite des mets mais plus particulierement sur le pain et les entrees. L’evaluation de l’appetit et/ou des ingesta avant le repas pourraient permettre d’adapter la ration proposee. Des adaptations de la prestation restauration doivent comprendre une plus grande souplesse dans les portions et dans les horaires afin de repondre aux principes de fractionnement.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []