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Pas d’oreillons à 81 ans !

2017 
Introduction En dehors des causes infectieuses, la tumefaction des glandes salivaires principales d’apparition brutale chez l’adulte fait evoquer avant tout une lithiase. Celle-ci ne concerne habituellement qu’une glande a la fois. D’autres causes sont plus exceptionnelles comme la sialadenite aigue secondaire a une injection de produit de contraste iode (PCI). Observation Une femme de 81 ans avait un scanner thoraco-abdominal avec un PCI administre par voie intraveineuse dans le cadre de la surveillance d’un anevrysme de l’aorte ascendante d’origine infectieuse. Son traitement habituel comportait : salicylate de lysine, olmesartan, nevibolol, verapamil et doxycycline. Quarante-huit heures apres l’injection de PCI Ultravist 370 ® (iopromide 370 mg Iode/mL), la patiente presentait une tumefaction intra buccale d’apparition brutale. L’examen clinique mettait en evidence une sous-maxillite bilaterale legerement douloureuse, les orifices n’etaient pas inflammatoires. Le reste de l’examen etait sans particularite. L’evolution etait rapidement favorable avec une disparition quasi complete de la symptomatologie en 24 heures. Discussion La sialadenite aigue secondaire a l’injection de PCI est une complication rare. Environ 40 cas ont ete decrits dans la litterature depuis la premiere description en 1956. Les auteurs l’avaient surnommee « iodide mumps » (litteralement « les oreillons a l’iode »). Une recherche dans la Banque nationale de pharmacovigilance a retrouve un cas de 2011 d’un patient qui presentait une sialadenite des glandes sous maxillaires et une hyposialie environ 24 heures apres une injection de PCI. L’evolution avait ete favorable en 3 jours. Generalement indolore et symetrique, elle affecte plus souvent les glandes sub-mandibulaires que les glandes parotides. Elle survient habituellement plus de 48 heures apres l’injection du produit de contraste et est resolutive spontanement en 5 jours maximum. L’imagerie n’est pas indispensable au diagnostic mais l’echographie permet toutefois d’eliminer une pathologie lithiasique en retrouvant une tumefaction des glandes salivaires et des canaux dilates hypoechogenes associee a une hypervascularisation au Doppler. La physiopathologie n’est pas encore completement connue. La concentration d’iode dans la glande salivaire atteint jusqu’a 100 fois celle du taux plasmatique. Cette forte concentration d’iode dans la salive pourrait provoquer un œdeme et une inflammation du conduit muqueux conduisant a une obstruction salivaire. Aucun traitement n’a fait la preuve d’une quelconque efficacite. Conclusion La sialadenite aigue secondaire au PCI est une affection rare, benigne et idiosyncrasique. Elle merite d’etre connue et ne semble pas etre une contre-indication a une nouvelle injection. La prudence semble recommander de changer de PCI.
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