Les encéphalites des voyageurs pris en charge en France, 2016–2019

2020 
Introduction Le diagnostic etiologique des encephalites chez les voyageurs est complique, particulierement quand ils reviennent de zones ou certains vecteurs, animaux reservoirs et pathogenes sont endemiques. Cependant, ces patients peuvent tout aussi bien etre exposes a des pathogenes usuels de leur pays de residence habituel, ou avoir ete infectes avant leur voyage. Des donnees solides sont necessaires pour prioriser les investigations etiologiques de premiere intention, chez des voyageurs de retour en France et presentant une encephalite presumee infectieuse. Nous decrivons les patients de retour de voyage inclus dans la cohorte ENCEIF, cohorte prospective multicentrique des encephalites prises en charge en France de 2016 a 2019. Materiels et methodes Les patients ont ete inclus de facon prospective selon la definition de l’International Encephalitis Consortium (2013). Les informations demographiques, cliniques et diagnostiques ont ete recueillies de facon standardisee, ainsi que les etiologies identifiees, les destinations de voyage et les expositions a risque. Les voyageurs etaient definis par un sejour hors de France dans les 6 mois precedant l’encephalite, ou qui etaient residents d’un autre pays mais pris en charge lors d’un sejour en France. Resultats Au 16 octobre 2019, 69/476 (15 %) des patients inclus dans la cohorte correspondaient a cette definition de voyageurs. Ils avaient visite, ou residaient en Europe (n = 34), Afrique (n = 20), Asie (n = 5), Moyen-Orient (n = 4), Amerique du Nord (n = 4), Amerique du Sud (n = 1), et Pacifique Sud (n = 1) ; 18/69 (26 %) avaient sejourne en zone tropicale. Les etiologies des encephalites des voyageurs etaient principalement attribuees a HSV (13 %), tuberculose (9 %), mais 13 (19 %) presentaient une arbovirose (West Nile, Encephalite Japonaise, Tick-borne Encephalitis, Chikungunya, Toscana et Zika). Les arbovirus concernaient 20 % des encephalites au decours d’un sejour en Europe. A leur sortie d’hopital, 66 % avaient des sequelles mineures ou pas de sequelles, selon l’evaluation par le Glasgow Outcome Scale. Aucun deces n’a ete rapporte. Quatre patients ont rapporte avoir ete mordus par un carnivore au cours de leur sejour mais aucun n’a presente de rage ou autre infection zoonotique. Conclusion Dans notre cohorte, les arboviroses representent la premiere cause d’encephalite chez les voyageurs (13 %), devant HSV (13 %) et la tuberculose (9 %). Le diagnostic d’arbovirose devrait etre evoque et recherche en premiere ligne chez les voyageurs, y compris au retour d’Europe. Cependant les etiologies usuelles ne doivent pas etre oubliees. Dans notre cohorte, peu de patients ont ete exposes a des animaux pendant leur voyage, ce qui ne permet pas d’evaluer la pertinence de ce potentiel facteur de risque.
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