Diagnostic d’organe : corrélation de l’immunocytochimie avec les dosages sériques d’ACE et des CA dans les épanchements néoplasiques de primitif connu ou inconnu

Buts du travail 1) Analyser l’expression immunocytochimique (ICC) de l’ACE, du CA 15-3, du CA 19-9 et du CA 125 au niveau des cellules tumorales d’epanchements neoplasiques de primitif connu ou inconnu et 2) etudier la correlation entre l’ICC et les dosages seriques des marqueurs dans la recherche de l’organe d’origine. Methodes Une serie de 79 patients presentant une ascite symptomatique dans 36 cas (45,6 %) et/ou une pleuresie dans 43 cas (54,4 %) avec presence de cellules tumorales dans le liquide d’epanchement dans tous les cas etudies. Parmi ceux-ci, 50/79 (63,3 %) avaient un cancer primitif connu, de type adenocarcinome (ADC) dans 43 cas. Dans 35/79 cas (44,3 %), il existait au moment du bilan initial un envahissement mesothelial certain (greffes ou nodules tumoraux de la sereuse dans le cadre d’une evolution polymetastatique, carcinomatose peritoneale et/ou pleurale). Tous ces cas « vrais positifs » ont ete documentes par l’imagerie et/ou l’anatomie pathologique, que le cancer primitif soit connu ou non. Tous les patients ont eu un bilan initial cytochimique, cytopathologique et ICC (etalements immediatement fixes au methanol/acetone a +4 C puis congeles a -20 C). L’ICC etait completee par l’etude de l’expression de Vimentine, de CK20 et d’HBME-1 au niveau des cellules mesotheliales reactionnelles et des cellules tumorales. Resultats Vingt-quatre cas d’ADC sur 43 (55,8 %) avaient une expression ICC significative de l’ACE et une co-expression du CA 15-3 dans 8 cas, du CA 19-9 dans 9 cas et du CA 125 dans 8 cas. Le profil ICC de l’ensemble des marqueurs permettait une orientation correcte vers le primitif connu dans 88,9 % des ADC mammaires (8 septembre cas plus ou moins compatibles dont 6/8 avec CA 15-3 predominant), 72,7 % des ADC gastro-intestinaux (8/11 cas plus ou moins compatibles dont 4/8 avec ACE et/ou CA 19-9 predominant) et 27,3 % des ADC ovariens (6/11 cas plus ou moins compatibles dont 3/6 avec CA 125 predominant). Les autres types de cancers primitifs avaient des profils d’expression variable. La correlation du dosage serique des marqueurs avec l’ICC montrait que l’ACE etait superieur a la valeur seuil de 5 mg/L dans seulement 18/31 cas (58,1 %), et que le CA 15-3 etait superieur a la valeur seuil de 40 KUI/L dans 23/39 cas (58,9 %). Conclusion La recherche ICC des marqueurs tumoraux semble avoir une valeur diagnostique superieure a celle du dosage serique, d’autant qu’elle ne porte que sur l’expression specifique des cellules tumorales. Les dosages seriques sont probablement affectes d’une sensibilite et d’une specificite faibles, non etudiees dans cette serie preliminaire. L’association de l’ACE et des CA permet une orientation ICC satisfaisante dans la plupart des epanchements neoplasiques, avec un meilleur pouvoir discriminant de l’association ACE/CA 15-3 et ACE/CA 19-9 dans les ADC d’origine mammaire et gastro-intestinale, respectivement. Le marqueur le moins utile semble etre le CA 125, aussi bien au niveau ICC que serique.