Evolution des ruptures utérines à la maternité de l’Hôpital national Ignace Deen (CHU de Conakry)

2021 
La rupture uterine est un drame obstetrical courant de nos salles d’accouchement, devenu exceptionnel dans les pays developpes. Dans les pays en developpement y compris la Guinee, ce drame constitue une des preoccupations majeures de l’obstetricien. Les objectifs de ce travail etaient : d’evaluer la frequence de la rupture uterine dans le service ; de decrire les caracteristiques sociodemographiques et cliniques des patientes ; d’identifier les facteurs favorisants la survenue de la rupture uterine ; d’evaluer le pronostic materno-fœtal et de proposer une strategie de prevention en vue d’une reduction de la morbidite et de la mortalite maternelle et fœtale par rupture uterine. Il s’agissait d’une etude descriptive avec recueil des donnees en deux phases, dont une retrospective, d’une duree de 18 mois allant du 1er juillet 2017 au 31 decembre 2018 et l’autre prospective d’une duree de 18 mois aussi allant du 1er janvier 2019 au 30 juin 2020, realisees a la maternite de l’Hopital national Ignace Deen. Nous avons collige 84 cas de rupture uterine sur 18 790 accouchements, soit une frequence de 0,44 %. Dans le meme temps 10 067 cesariennes ont ete effectuees soit une laparotomie pour rupture uterine pour 120 cesariennes. L’âge moyen des patientes etait de 28,14 ans avec un ecart type de 2 ans et le profil moyen etait celui d’une femme au foyer (51,8 %), multipare (44,6 %), evacuee d’une maternite peripherique (85,5 %) et ayant un nombre insuffisant de consultations prenatales (82,6 %). Dans 93,14 % des cas, la rupture uterine etait survenue dans les maisons d’accouchements, les maternites peripheriques et durant le trajet ; les ruptures uterines etaient en majorite spontanees (65,1 %) et survenues sur un uterus sain (59,0 %). La rupture uterine etait plus frequemment complete (83,3 %). Le traitement chirurgical etait plus frequemment conservateur par une hysterorraphie (88,1 %). Nous avons enregistre 12 deces maternels, soit une letalite de 14,6 %. Dans la quasi-totalite des cas les femmes etaient admises sans signe de vie du fœtus. Pour diminuer la frequence des ruptures uterines, il faut favoriser une meilleure organisation des soins obstetricaux et neonataux d’urgence (SONU) et un meilleur depistage des facteurs de risque de dystocie au cours des consultations prenatales.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []