Traitement par olmésartan : une cause d’entéropathie à ne pas méconnaître

2017 
Introduction L’olmesartan appartient a la famille des antagonistes selectifs des recepteurs de l’angiotensine II ; il est indique dans le traitement de l’hypertension arterielle (HTA). Recemment, l’olmesartan a ete rendu responsable de colite lymphocytaire et/ou d’atrophie villositaire. Nous rapportons deux nouvelles observations d’enteropathies severes induites par ce traitement. Observation Une patiente de 72 ans etait hospitalisee pour une diarrhee fecale non glairo-sanglante et des douleurs abdominales evoluant depuis 5 semaines. Ses antecedents etaient marques par une HTA traitee par olmesartan depuis 6 mois. L’examen clinique etait normal, hormis un meteorisme abdominal modere. La biologie montrait une insuffisance renale fonctionnelle (uree : 29 mmol/L, creatinine : 351 μmol/L), une hypokaliemie (a 2,7 mmol/L) et une albuminemie a 32 g/L ; les autres examens (numeration formule sanguine, C-reactive proteine, bilan hepatique, coprocultures, examen parasitologique des selles) etaient normaux. La gastroscopie etait normale ; les biopsies duodenales mettaient en evidence une atrophie villositaire. La recherche d’anticorps anti-transglutaminase etait negative. Apres arret du traitement par olmesartan, l’evolution etait favorable, avec disparition des troubles digestifs et normalisation de la fonction renale. Une patiente de 66 ans, traitee par olmesartan depuis 2 ans pour HTA, etait hospitalisee pour une diarrhee, des douleurs abdominales et un amaigrissement (7 kg) evoluant depuis un an. La biologie revelait une insuffisance renale fonctionnelle (uree : 16 mmol/L, creatinine : 156 μmol/L), une hypokaliemie (a 2,8 mmol/L) et une albuminemie a 27 g/L ; la numeration formule sanguine, la C-reactive proteine, le bilan hepatique etaient normaux. La recherche d’anticorps anti-transglutaminase etait negative. La gastroscopie etait normale ; les biopsies duodenales objectivaient une atrophie villositaire. La tomodensitometrie abdominale et la coloscopie etaient normales. L’evolution clinique et biologique etait rapidement favorable apres interruption de l’olmesartan. Conclusion Des cas d’enteropathies dues a l’olmesartan ont ete decrits, leur prevalence etant estimee a 10/100 000. Elles peuvent survenir, comme chez nos patientes, plusieurs mois a annees apres le debut du traitement. Nos observations ont l’interet de souligner que les enteropathies induites par l’olmesartan, representent une entite anatomo-pathologique severe a ne pas meconnaitre et sur la necessite d’interrompre ce traitement en cas de survenue de signes d’enteropathie.
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