Épidémiologie des otomycoses au centre hospitalier et universitaire de Yopougon (Abidjan-Côte d’Ivoire)

2014 
Resume Objectif Les otomycoses sont des infections fongiques conduisant a une alteration du conduit auditif externe. Elles sont frequentes en zones tropicales du fait des conditions environnementales. Mais en Cote d’Ivoire, peu d’etudes mycologiques ont ete realisees sur ces affections. L’objectif de cette etude est d’evaluer la prevalence de la maladie et d’identifier les agents etiologiques ainsi que les facteurs de risque de leur survenue. Materiels et methodes Il s’agit d’une etude transversale realisee dans le service d’ORL du CHU de Yopougon de septembre 2007 a fevrier 2008. Les prelevements auriculaires sont effectues a l’aide d’ecouvillons steriles. Ils sont ensemences sur milieu gelose de Sabouraud-chloramphenicol et sur milieu de Sabouraud-chloramphenicol-cycloheximide avec une incubation a l’etuve a 30 °C pendant 1 a 2 semaines. L’identification des colonies levuriformes est faite par le test de blastese, le test de chlamydosporulation ou le test d’assimilation des sucres (galerie Api 20 CAux TM - Sanofi Pasteur). Les champignons filamenteux sont identifies sur les aspects macroscopique et microscopique. Resultats Au total 110 patients ont ete inclus (sex-ratio de 1,2), les principaux motifs de consultation sont le prurit, les otalgies et les acouphenes et l’examen otologique a mis en evidence essentiellement des debris, des croutes et une inflammation du conduit auditif externe. La culture mycologique des prelevements est positive dans 88 cas (80 %) avec l’isolement de 92 souches dont 65,2 % de levures et 34,8 % de moisissures. Les agents fongiques les plus frequemment rencontres sont Aspergillus flavus (28,4 %), Candida guilliermondii (19,3 %) et Candida parapsilosis (18,2 %). Les patients qui ont un antecedent de pathologie otologique ou une atopie sont plus atteints ( p  = 0,010) que les autres. Le risque de survenue d’une otomycose est statistiquement plus important chez les sujets ayant pour habitude de se nettoyer les oreilles, de se gratter les oreilles et de s’irriguer les oreilles (RR = 3,47 ; IC 95 % = 1,3–9,27). Conclusion Cette etude a permis de determiner la prevalence des otomycoses a Abidjan, de confirmer leur grande frequence et d’identifier certains facteurs de risque de leur survenue. Leur prise en charge doit inclure le diagnostic mycologique et l’information de la population pour un changement des comportements a risque en vue d’une reduction de leur frequence.
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