Utilisation des approches de gènes candidats positionnels et physiologiques dans l'identification des variants de susceptibilité à l'obésité et au diabète de type 2

2006 
Une etude genome entier de l'obesite infantile a precedemment identifie dans la population francaise une forte liaison genetique au locus 6q16-q23. Les genes ENPP1, MCHR2 et SIM1 situes dans cet intervalle de liaison ont fait l'objet de cette these en tant que genes candidats positionnels. Le gene ENPP1 code pour un inhibiteur du recepteur de l'insuline. L'analyse de ce gene chez 6,147 individus nous a permis d'identifier un haplotype a risque compose des alleles rares des variants K121Q, IVS20delT-11 et A>G +1044 TGA, qui est associe a l'obesite infantile (Odd Ratio (OR)=1,69, p=0,0006), a l'obesite adulte dans ses formes moderees et severes (OR=1,37, p=0,02; OR=1,50, P=0,006 respectivement) et au DT2 (OR=1,56, p=0,00002). Cet haplotype est egalement associe a des niveaux plasmatiques eleves de la forme circulante de ENPP1. Contrairement aux autres isoformes de ENPP1 a expression ubiquitaire, l'isoforme long contenant le variant A>G +1044 TGA de l'haplotype, est specifique du foie, du tissu adipeux et du pancreas, 3 organes a effet capital dans l'homeostasie glucidique. Enfin, l'haplotype a risque explique partiellement la liaison a l'obesite infantile observee au locus 6q. Ces resultats sont en faveur d'un role causatif de l'haplotype QdelTG dans la resistance a l'insuline des l'enfance favorisant ainsi l'installation de l'obesite et du DT2. Le gene MCHR2 code pour un recepteur de la MCH (Melanin Concentrating Hormone), un neuropeptide orexigene jouant un role cle dans le controle de la prise alimentaire et l'homeostasie energetique. Les analyses cas/temoins ont montre une association modeste des variants –38,245 ATG A/G et A76A T/C a l'obesite infantile. Les analyses d'association familiale effectuees dans 645 trios d'enfants obeses et leurs parents ont montre une sur-transmission de l'allele a risque T du variant A76A T/C chez les enfants obeses particulierement chez les plus gros (67,0%, p=0,003) ainsi que chez les enfants grignoteurs (60,0%, p=0,03) et " gros mangeurs " pendant les repas (62,0%, p=0,01). Ces deux variants n'ont pas montre d'association avec l'obesite adulte de classe III, bien que l'allele T du variant A76A a montre une tendance d'association avec une sensation de faim accrue (p=0,09) et de deshinibition (p=0,06). Ces deux variants n'ont pas explique la liaison a l'obesite infantile observee au locus 6q. L'ensemble de nos resultats suggerent que le gene MCHR2 n'est pas un gene majeur de susceptibilite a l'obesite et que le variant A76A semble affecter modestement les troubles du comportment alimentaire notamment chez les enfants obeses. Le gene SIM1 code pour un facteur de transcription requis pour la differenciation des neurones du noyau paraventriculaire (PVN). Le sequencage direct de SIM1 a identifie 38 SNP (Single Nucleotide polymorphism). L'etude des variants frequents (>5%) chez 2. 474 sujets a montre l'association des trois variants P352T, +2004 -/ins TGA A/G aux formes severes d'obesite infantile et/ou adulte (1,19SIM1. L'ensemble de ces donnees suggere que l'haplo-insuffisance de SIM1 peut induire une dysfonction du PVN, et favoriser par la suite l'hyperphagie et l'obesite precoce. Par ailleurs, le variant fonctionnel Pro12A1a du gene candidat physiologique PPAR2 a ete etudie. PPAR-2 code pour un facteur de transcription requis pour la differenciation adipocytaire. L'analyse de ce variant chez 3,479 sujets montre une absence d'association avec l'obesite infantile et adulte mais un exces de l'allele Pro12 dans la population DT2 (p=0,039, OR=1,37). Cette association est plus forte chez les sujets DT2 obeses (p=0,03, OR=1,81). Chez les sujets adultes obeses normo-tolerants au glucose (NGT), l'allele Pro12 est associe a une augmentation des niveaux d'insuline a jeun (p=0,01) et de la resistance a l'insuline (p=0,003). En plus, chez les sujets adultes NGT, une tendance d'interaction entre le Pro12A1a et le statut obesite sur la resistance a l'insuline est observee. Nos resultats confirment que le Pro12A1a est un facteur de predisposiotion a la resistance a l'insuline et au DT2 dans la population francaise, et que l'obesite pourrait constituer un facteur aggravant. Les resultats issus de ces quatres etudes apportent de nouveaux arguments en faveur de l'implication des voies centrales du controle de la prise alimentaire et des voies de l'insuline dans le maintien de l'homeostasie ponderale.
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