Hypersensibilité IgE médiée au lait d’ânesse d’origine professionnelle

Introduction Le lait d’ânesse est utilise dans les cosmetiques. Nous rapportons un cas professionnel d’hypersensibilite IgE-mediee au lait d’ânesse. Methodes Femme de 23 ans, agent de fabrication dans une entreprise de cosmetiques, rapporte une urticaire de contact, une toux seche et une dyspnee lors d’un contact accidentel avec de la poudre de lait d’ânesse. Ces signes se repetent pour des expositions plus faibles. Apparition de signes respiratoires lors de la consommation de lait de vache ; les laits de chevre et de brebis sont toleres. Resultats Bilan allergologique :  – prick-tests : temoin 4 mm, lait d’ânesse 12 mm, laits de vache, de brebis et de chevre : negatifs ;  – IgE specifiques : lait de jument : 36,30 kUI/L, lait de vache 2,53 kUI/L, β-lactoglobuline 1,82 kUI/L, caseine 0,32 kUI/L, lait de chevre 0,15 kUI/L, lait de brebis 0,75 kUI/L, phaneres de cheval   – Immunoblot laits d’ânesse et de vache : mise en evidence de proteines reactives differentes ;  – test de provocation orale au lait de vache negatif a 200 mL ;  – explorations respiratoires : spirometrie : syndrome obstructif distal fixe modere ;  – franche variabilite du debit expiratoire de pointe au travail, malgre une exposition discontinue ;  – test a la metacholine, realise apres un mois d’arret de travail positif a 80 μg. Discussion Tentative d’adaptation du poste de travail : port d’un masque de protection ventile puis non-affectation sur les chaines de production. Recidive de reactions cutanees et respiratoires lors de contacts minimes et indirects avec cette poudre. Decision d’inaptitude medicale au poste. Absence de reconnaissance possible en maladie professionnelle indemnisable. Conclusion Nous rapportons, chez une ouvriere de production de cosmetiques, une hypersensibilite IgE-mediee au lait d’ânesse, a type d’urticaire et d’asthme. Une dermite de contact aux proteines associee a une allergie alimentaire au lait de jument a ete rapportee anterieurement [1] .