Traduire l’interlangue : la traductologie au carrefour de la sociolinguistique et de la linguistique de l’acquisition

2020 
EnglishMany contemporary novels belonging to migration literature provide an insight into the language spoken by immigrants, which can cause problems in translation. In Rue des Italiens by Girolamo Santocono (1986) and Les amandes ameres by Laurence Cosse (2011), this “interlanguage” is represented in distinct ways both in the French original and the Italian translation. An analysis conducted from different perspectives (translation studies, sociolinguistics, and language acquisition research) has proved useful for a better understanding of these works and their linguistic, translational, and (inter)cultural issues. This knowledge makes it possible to understand the linguistic mechanisms represented and their function in the context of the original aesthetic projects, both of which underpinned by a desire to give a voice to speakers who are marginalised by their social background and geographico-cultural origin. The Italian translations of these two novels achieve an effect of distance in diverse ways that characterizes immigrant speakers. Rue des Italiens (2006) retains the impression of a hybrid language, without being systematic and without concern for the target audience. Mandorle amare (2012) seeks a more global equivalence, which sounds more credible and effective to Italian-speaking readers. It seems to us that language acquisition research can foster awareness on the part of translators, providing them with interpretation tools and more adequate means of treating interlanguage as represented in a literary work, avoiding arbitrariness, improvisation and caricature. francaisDe nombreux romans contemporains relevant des litteratures de migration mettent en scene la langue parlee par les immigres, ce qui peut s’averer problematique dans le passage a la traduction. Dans Rue des Italiens de Girolamo Santocono (1986) et Les amandes ameres de Laurence Cosse (2011), la representation de cette « interlangue » emprunte des voies distinctes tant dans la version originale francaise que dans la traduction en italien. L’analyse de ces oeuvres a l’aide de perspectives differentes (traductologie, sociolinguistique et linguistique de l’acquisition) contribue a une meilleure comprehension de leurs implications linguistiques, traductives et (inter)culturelles. Les connaissances generees permettent en effet de comprendre les mecanismes langagiers representes et leur fonction dans le cadre des projets esthetiques originaux, tous deux sous-tendus par une volonte de donner la parole a des locuteurs marginalises par leur appartenance sociale et leur origine geographico-culturelle. Les traductions italiennes de ces deux romans realisent differemment l’effet de distance propre a la caracterisation des locuteurs immigres, celle de Rue des Italiens (2006) conservant l’impression d’une langue hybride, mais sans systematicite et sans se soucier du public d’arrivee, alors que Mandorle amare (2012) recherche une equivalence plus globale, qui sonne plus credible et efficace aux oreilles des lecteurs italophones. Nous croyons que la linguistique de l’acquisition peut favoriser une prise de conscience de la part du traducteur, en lui fournissant des cles d’interpretation et des instruments plus adequats au traitement de l’interlangue telle qu’elle est representee dans une oeuvre litteraire, evitant l’arbitraire, l’improvisation et la caricature.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    30
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []