Rétention cutanée, rénale et thyroïdienne du technétium après administration de pertechnétate de sodium : étude expérimentale chez le rat

Le technetium 99 a ete introduit dans la biosphere par les retombees atmospheriques consecutives aux explosions nucleaires et sa concentration dans l'environnement augmente regulierement du fait des operations liees au cycle des combustibles nucleaires. Sa presence chez certaines especes marines et son accumulation observee au niveau de la peau, des reins et de la thyroide chez le rat nous ont conduits a realiser une etude des consequences de sa retention apres administration d'une solution de pertechnetate de sodium. Ainsi, nous avons pu montrer que jusqu'a des concentrations de 100 ng/kg, il n'existe pas de saturation des sites de retention au niveau des 3 organes cibles etudies. Apres une administration intragastrique, ce phenomene de retention est rapide et est observe jusqu'a au moins 72 heures apres l'ingestion. Les parametres pharmacocinetiques caracteristiques du metabolisme du tc-99 montrent que les 3 organes de retention du tc sont par ordre decroissant la thyroide, la peau et les reins. L'etude de la localisation de ses sites de retention par microautoradiographie nous a permis de montrer que le tc-99 se fixe au niveau de l'epiderme et de la gaine externe des follicules pileux (resultat confirme par la microscopie ionique analytique) et au niveau des glomerules de malpighi. Enfin, les resultats de cette etude montrent que dans le cadre d'une intoxication chronique, il n'y a pas d'augmentation de la peroxydation lipidique des tissus, ni de surexpression de la proteine p53 au sein des noyaux cellulaires du tissu cutane. L'etude de la fonction thyroidienne des rats intoxiques montre l'apparition d'une hypothyroidie et de signes histologiques evocateurs d'une diminution de l'activite fonctionnelle de la thyroide. Un calcul de la dose absorbee par la thyroide chez le rat intoxique pendant 6 mois semble ecarter une radiotoxicite du tc-99 et nous permet de penser que les lesions de la thyroide seraient en relation avec une toxicite chimique.