Caractérisation morphologique, phénotypique et moléculaire des infiltrats cutanés survenant au cours du lymphome T angio-immunoblastique : mise en évidence de la mutation RHOA p.G17 V in situ

2015 
Introduction Environ 50 % des malades ayant un lymphome T angio-immunoblastique (LAI) ont une atteinte cutanee, parfois inaugurale, souvent peu specifique histologiquement. Peu d’etudes se sont interessees aux caracteristiques morphologiques, phenotypiques et moleculaires des localisations cutanees de LAI, meme si l’on sait que les cellules neoplasiques sont presentes dans la peau et peuvent exprimer des marqueurs de differenciation TFH. Des mutations des genes TET2 , IDH2 , DNMT3  et RHOA ont recemment ete decrites, dont la prevalence dans la peau et la valeur diagnostique potentielle ne sont pas encore connues. Materiel et methodes Nous avons realise une etude retrospective multicentrique de 45 biopsies cutanees de localisations specifiques de LAI. Elle comportait un volet morphologique, phenotypique (CD2, CD3, CD4, CD5, CD7, CD8, CD20, CD10, CXCL13, PD1, ICOS, BCL6, et EBER) et un volet moleculaire avec recherche de mutation du gene RHOA (p.G17 V) par PCR specifique d’allele, chez 13 patients pour lesquels nous disposions de prelevements cutanes et ganglionnaires et chez 6 avec prelevements cutanes isoles. Resultats Il existait plusieurs types de presentations histologiques : – infiltrat perivasculaire peu specifique ; – en manchons compacts avec cellules atypiques et parfois reaction granulomateuse ; – diffus proche de l’aspect ganglionnaire ; – ou autre. L’abondance et la profondeur des infiltrats etaient egalement tres variables. Les cellules atypiques etaient inconstantes. Un trou phenotypique en CD7 existait dans pres d’un tiers des cas. Les marqueurs de differenciation TFH etaient inconstamment exprimes : CD10 (66 %), BCL6 (59 %), PD1 (68 %), CXCL13 (70 %) et ICOS (81 %). Les transcrits EBER de l’EBV etaient rarement presents (15 %). Nous avons trouve des mutations de RHOA a la fois au niveau ganglionnaire et cutane chez 6 des 13 patients (46 %). Six autres patients presentaient une mutation RHOA isolee sur le prelevement cutane ou ganglionnaire (46 %). Sur les 6 prelevements cutanes isoles, 3 presentaient une mutation RHOA (50 %). Discussion La presence dans certains cas d’une dissociation entre peau et le ganglion temoigne probablement de l’heterogeneite clonale du lymphome et suggere que les mutations de RHOA ne sont pas « driver ». La frequence des lesions cutanees porteuses de mutation de RHOA (8/13, soit 61 %) est proche de celle decrite dans le ganglion (53,3 % > 68 %), et presque tous les malades etudies dans la peau et le ganglion ont une mutation de RHOA dans au moins un tissu. Conclusion L’etude souligne le polymorphisme des localisations specifiques de LAI dans la peau. Elle confirme la forte prevalence des marqueurs de differenciation TFH in situ et suggere que la mutation de RHOA pourrait avoir un interet diagnostique.
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