Existe-t-il une relation entre concentration capillaire et doses cumulées ingérées ?

2021 
Objectifs Determiner s’il existe une relation entre la concentration capillaire d’une substance utilisee de maniere reguliere et les doses cumulees absorbees de cette substance. Methode Les resultats de 3 etudes seront analysees. Une premiere (E1) chez des patients souffrant de fievre mediterraneenne familiale traites par colchicine. La dose prescrite par jour (D) varie de 1 a 2,5 mg en fonction des sujets, sans changement depuis au moins 1 an. La seconde (E2) a consiste a mesurer des concentrations capillaires d’antiretroviraux (rilpivirine [RPV] D = 25 mg, efavirenz [EFV] D = 600 mg, dolutegravir [DTG] D = 50 mg, elvitegravir [EVG] D = 150 mg) chez des patients atteints par le VIH avec charge virale indetectable depuis au moins un an et suivis durant 96 semaines soit avec un traitement allege 4/7 j, soit en schema classique de traitement avec 7/7 j. Enfin dans (E3), les principaux composes du cannabis, le tetrahydrocannabinol (THC), le cannabidiol (CBD) et le cannabinol (CBN) ont ete mesures chez 15 consommateurs occasionnels (CO) consommant exactement 1 a 2 joints par semaine et 15 chroniques (CC) consommant 1 a 2 joints par jour de cannabis. Trois segments de 2 cm ont ete etudies dans E1, 2 segments de 2 cm dans E2 et 1 seul segment de 2 cm dans E3. Apres decontamination, les segments sont broyes et analyses (methodes validees et accreditees), les resultats exprimes en pg/mg pour chaque segment (A/B/C). L’analyse statistique est realisee par un test de Wilcoxon. Resultats Les moyennes des concentrations de colchicine retrouvees dans les 3 segments pour E1 sont 3,3/2,1/1,5 pour une posologie de 1 mg (n = 15), 4,1/4,3/3,1 pour 1,5 mg (n = 8), 1,3/3,6/3,6 pour 2 mg (n = 6) et 3,5/2,6/2,8 pour 2,5 mg (n = 14). Il n’y a pas de correlation entre la dose ingeree et la concentration capillaire mesuree, ni de difference en fonction de la couleur des cheveux. La concentration la plus elevee retrouvee (11,4/9,7/9,5) est celle d’un sujet portant toujours une perruque, la colchicine etant photosensible y compris dans la tige capillaire. Dans E2, il n’y a pas de difference significative pour la RPV (933/1003 [n = 24] vs 1012/1260, [n = 17], p = 0,34/0,55), l’EFV (2631/2596 [n = 4] vs 3472/4316, [n = 4], p = 0,88/0,70), ou le DTG (310/229 [n = 3] vs 385/385, [n = 11], p = 0,08/0,22). Par contre, une difference significative existe pour le premier segment seulement de l’EVG (265/185 [n = 6] vs 395/240, [n = 7], p = 0,02/0,10). Les concentrations sanguines sont toutes significativement differentes. Dans E3, les concentrations en THC (23,7 vs 42,1, p = 0,02) et en cannabinol (3,0 vs 15,8, p = 0,01) sont significativement differentes, celles de CBD, plus variables, ne montrant qu’une tendance (24,5 vs 82,2, p = 0,14). Dans E1 et E2, les ratios de doses sont de l’ordre de 2,5 fois maximum (2,5 mg de colchicine vs 1 mg), et inferieur a 2 dans E2 (4/4 j vs 7/7 j de traitement). Par contre, dans E3, les doses cumulees entre un CO et un CC tels que defini dans notre etude controlee sont au moins d’un facteur 7 (1–2 joint/j vs 1–2/semaine, sans compter la dose de THC dans chaque joint, probablement superieure chez un CC). Conclusion Ces trois etudes permettent de montrer qu’il n’existe une relation entre la concentration capillaire et la dose ingeree cumulee que dans certaines situations et pour certaines molecules. Un ratio de dose de 2 a 2,5 ne semble pas suffisant pour objectiver une augmentation de la concentration capillaire compte tenu de la variabilite d’integration, avec peut-etre un nombre d’echantillons insuffisants dans nos etudes. Des differences plus importantes de l’ordre de 7 semblent pouvoir s’accompagner d’une difference significative des concentrations.
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