Penser le mouvement. Littérature, arts et philosophie

2015 
Arrives chez Hades, dans le domaine des Ombres, Socrate et son disciple Phedre, les deux protagonistes du dialogue Eupalinos ou l’architecte (1921) de Paul Valery, s’entretiennent d’architecture et de navigation, de geometrie et de langage, de creation et de contemplation esthetique. Dans leur « pâle sejour », « immobile[s] dans la mort » et dans l’eternite longtemps convoitee comme source ultime de sagesse, les deux philosophes commencent par contempler « le fleuve du Temps », « grand flux » qui emporte tout dans son passage et rend meconnaissables les formes et les etres. La lecon qu’ils en tirent n’est pourtant pas celle de la vanite des efforts humains, voues a la destruction et a l’oubli que provoque le passage ravageur du temps. C’est, au contraire, l’eternite immobile, exempte  de changement et de mouvement, qui s’avere decevante, car ne delivrant pas la revelation ultime sur le sens de l’existence et les arcanes de l’univers. Face au « fleuve du temps », metaphore du mouvement et de l’ecoulement des vies et du temps, le Socrate de Valery medite : « La verite est devant nous, et nous ne comprenons plus rien. » La suite du dialogue semble confirmer l’intuition du philosophe mis en scene par l’ecrivain : la verite est bien du cote du mouvant et du mouvement, et non de l’immobile, meme lorsqu’il s’agit d’un art comme l’architecture, mais pouvons-nous les definir, cette verite et ce mouvement ? Doit-on experimenter le mouvement, le vivre, et non plus le contempler depuis u
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