La prise en charge des infections à clostridium difficile : premières données du réseau national DIFTEC

2017 
Introduction La prise en charge des infections a clostridium difficile (ICD) a largement evolue dans les 5 dernieres annees avec la realisation de nouvelles recommandations par la societe europeenne de microbiologie clinique et de maladies infectieuses (ESCMID). Le reseau national DIFTEC est un reseau destine a evaluer les pratiques diagnostiques et therapeutiques au cours des ICD. Le but de ce travail est de faire un premier etat des lieux de la prescription realisee par les praticiens lors de la survenue d’une ICD en utilisant les donnees du reseau DIFTEC. Materiels et methodes Donnees issues de l’outil DIFTEC. Resultats Sur un total de 17 centres, 214 episodes d’ICD ont ete inclus (181 premiers episodes, 20 recidives et 13 multirecidives). Le nombre d’ICD associees aux soins representait 78 % des cas (166/214). La repartition par service a permis de montrer que 15 % des cas survenaient en gastro-enterologie, 12 % en geriatrie aigue et 9 % en maladies infectieuses. L’âge moyen etait de 71 (±19 ans) avec un sexe ratio H/F a 0,79. Une antibiotherapie concomitante etait retrouvee dans 53 % des cas. Sur les 214 episodes, 58 % etaient de gravite legere a moderee, 37 % etaient severes, 1 % compliques (3 % non classes). Concernant les recidives, 20/6/3/2/2 patients ont presente respectivement 1/2/3/4/5 recidives. De facon globale, la prise en charge therapeutique a repose sur le metronidazole per os (PO) dans 59 % des cas, la vancomycine PO dans 32 % des episodes, et la fidaxomicine dans 15 % des cas (associations possibles). Dans les formes legeres a moderees, le metronidazole PO est prescrit dans 59 % des cas, la vancomycine et la fidaxomicine dans respectivement 29 % et 10 % des cas. L’analyse des traitements prescrits dans les formes severes retrouve 58 % de metronidazole PO et respectivement 36 % et 22 % de vancomycine PO et de fidaxomicine. Le traitement des premieres recidives repose dans 30 % des cas sur le metronidazole, puis dans respectivement 30 % et 50 % des cas sur la vancomycine PO et la fidaxomicine. Lors de recidives multiples, le metronidazole est encore retrouve dans 33 % des cas. Conclusion L’ensemble de ces donnees montre une inadequation patente entre les recommandations de bonnes pratiques et la realite clinique, ceci est particulierement important pour les formes severes et les recidives multiples ou le metronidazole est au mieux non indique voire deconseille car associe a une perte de chance pour le patient ayant une ICD. Nos resultats permettent de mettre en evidence l’utilite d’un tel reseau et surtout la difficulte qu’il peut exister entre la realisation de recommandations et leur application effective.
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