Place actuelle des cultures d’épidermes autologues dans la prise en charge des brûlures étendues et perspective d’avenir : revue de littérature

Resume Les cultures d’epidermes autologues (CEAs), obtenues a la fin des annees 1970 a partir de l’amplification in vitro de keratinocytes, ont permis une revolution therapeutique dans la prise en charge des grands brules. Les axes d’ameliorations des cultures ont initialement concerne les procedes de fabrication (milieux de culture, matrices de supports, etc.) puis les applications cliniques (utilisation d’un sous-sol dermique allogenique ou autologue largement expanse). Ces progres ont permis aux centres de traitement des brules (CTB) utilisant les CEAs d’obtenir des pourcentages d’integration des greffons et de survie de patients massivement brules tres satisfaisants. Toutefois, les CEAs n’etant pas denuees d’inconvenients majeurs (fragilite, sensibilite aux infections, cout eleve, anomalies cicatricielles), ces ecueils ont restreint leur utilisation a l’echelle mondiale. Depuis 2014, les CEAs produites par « Genyzme Tissue Repair » ne sont plus disponibles en Europe, reduisant considerablement un arsenal therapeutique indispensable pour les brulures graves et etendues. Pour pallier a ces limites therapeutiques, les recherches actuelles s’orientent vers des techniques combinant chirurgie, ingenierie tissulaire et therapie cellulaire. L’avenement de la medecine regenerative, basee sur l’utilisation des cellules souches, notamment les cellules stromales mesenchymateuses (CSM), permet d’envisager une amelioration de la prise en charge de ces patients (optimisation du milieu environnemental, attenuation du SRIS et des effets immunosuppresseurs de la brulure, acceleration de la regeneration tissulaire, etc.). La therapie cellulaire permet donc d’entrevoir des alternatives aux CEAs, qui doivent imperativement garder leur place au sein de l’arsenal therapeutique, a savoir une technique efficace de couverture en urgence, mais neanmoins perfectible.