Infection à COVID-19 chez les patients atteints de maladies auto-inflammatoires : à propos de 117 cas comparés à 1545 patients avec maladie dysimmunitaire non auto-inflammatoire de la French RMD COVID cohorte

2021 
Introduction Au debut de la pandemie de COVID-19, il n’y avait pas de donnees sur l’infection par le SARS-CoV2 chez les patients atteints de maladies dysimmunitaires. Une cohorte francaise prospective multicentrique, la French RMD COVID cohorte, a ete constituee sous l’impulsion des societes savantes suivantes : FAI2R/SFR/SNFMI/SOFREMIP/CRI/IMIDIATE. Devant l’absence de donnees specifiques chez les patients avec maladie auto-inflammatoires (MAI), nous avons mene une etude ancillaire a cette cohorte nationale afin de decrire l’infection par le SARS-CoV2 chez les patients atteints d’une MAI et d’essayer d’identifier les facteurs de risque d’infection severe voire de deces. Patients et methodes Notre objectif principal etait de comparer la gravite de la COVID-19 chez les patients atteints de MAI par rapport aux autres patients inclus dans la cohorte nationale et atteints de maladie dysimmunitaire non auto-inflammatoire. Les objectifs secondaires etaient de comparer le pourcentage des deces et la duree de l’hospitalisation chez les patients avec ou sans MAI. Resultats Cent dix-sept patients (64 femmes, 17 enfants) avec MAI etaient identifies et compares a 1545 patients avec maladie dysimmunitaire non auto-inflammatoire (non-MAI). Les MAI comprenaient les maladies monogeniques (n = 67, dont 64 cas de fievre mediterraneenne familiale), la maladie de Behcet (n = 21), les MAI inclassees (n = 16), la maladie de Still a debut adulte (n = 9) ou pediatrique (n = 5). Dix adultes avaient developpe une forme severe (8,6 %) et 6 etaient decedes ; ces derniers avaient au moins deux comorbidites ou etaient sous corticosteroides. Dans le groupe MAI, au moins une comorbidite etait notee chez 35 % contre 57 % dans le groupe non-MAI. Tous les patients d’âge pediatriques avaient une forme benigne de COVID-19 (n = 17). Apres ajustement sur l’âge, le sexe et le nombre de comorbidites, aucune difference significative n’a ete trouvee entre les deux groupes concernant la duree d’hospitalisation et la gravite ou le deces. Sur le plan therapeutique, dans le groupe MAI, les patients etaient sous colchicine dans 61,5 % et sous anti-IL1 dans 10,3 %, alors que dans le groupe non-MAI, les patients etaient sous corticotherapie systemique inferieurs a 10 mg par jour (38,4 %), methotrexate (35,9 %), anti-TNF (30,4 %) et anti-IL6R (3,6 %). Discussion Les patients atteints de MAI etaient plus jeunes que les patients non-MAI et tous enfants MAI presentaient une forme benigne de COVID-19 avec un excellent pronostic. L’absence de difference d’evolution severe de l’infection entre les 2 groupes suggere que le poids des comorbidites est plus important que la maladie immunologique sous-jacente. La colchicine ne semble pas etre associee a une infection plus severe ou plus benigne. Meme si l’effectif des patients sous biotherapie est faible, il n’y a aucun signal concernant une plus grande susceptibilite des patients recevant des biotherapies contre le TNF (n = 4) ou l’IL1 (n = 8) a etre plus sensibles au COVID-19. Conclusion Les patients avec FMF ont fait le plus d’infection a COVID19 parmi les MAI, ce qui s’explique simplement par le fait que c’est la plus frequente des MAI au monde (et en France). La prise chronique de colchicine ou de biotherapies anti-cytokines pro-inflammatoires n’etait pas associee a un surrisque de COVID-19. Au total, les MAI ne semblent pas associees a une forme plus grave de COVID-19, sauf en cas de comorbidites multiples et de prise chronique de corticoides oraux > 10 mg/j.
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