Trouble bipolaire type I et violence : étude transversale à propos de 25 cas

Introduction La maladie mentale et notamment le trouble bipolaire type I (TBI) ont ete longtemps associees a la violence. En effet, le risque de violence dans le TBI serait, selon certains auteurs, multiplie par 4,1 par rapport a la population generale. Objectifs Etablir le profil sociodemographique et clinique des patients suivis pour TBI et ayant ete hospitalises suite a un comportement violent. Methodes Il s’agissait d’une etude transversale et descriptive realisee aupres de 25 patients au service de psychiatrie E de l’hopital Razi aux antecedents d’hospitalisation d’office suite a des passages a l’acte violent et qui ont consulte durant le mois de Mars 2018. Les donnees recueillies ont porte sur les caracteristiques sociodemographiques, cliniques et therapeutiques des patients. Resultats L’âge moyen des patients etait de 37 ans ± 10. Les patients du genre masculin representaient 72 % de la population etudiee. Le nombre moyen d’annees d’etude etait de 10 ans. Seize pour cent des patients etaient maries. La majorite des patients avait un emploi instable (52 % sans emploi et 24 % journaliers). Le niveau socioeconomique etait mauvais dans 36 % des cas. Les antecedents familiaux psychiatriques etaient presents dans 64 % des cas. Douze pour cent des patients avaient une consommation reguliere de cannabis et huit pour cent consommaient de l’alcool. Les patients avec des antecedents judiciaires representaient 28 % de la population etudiee avec une duree moyenne cumulee de 10 mois et un âge moyen lors de la premiere incarceration de 22 ans. L’âge moyen de debut des troubles etait de 23 ans avec un nombre moyen d’hospitalisations d’office de trois. Un trouble de la personnalite type antisociale a ete retenu chez deux patients (8 %). Concernant les caracteristiques therapeutiques, 88 % des patients etaient sous antipsychotiques. Les neuroleptiques a action prolongee etaient prescrits dans 32 % des cas. Les patients sous thymoregulateurs representaient 96 % de la population etudiee. Le valproate de sodium etait prescrit chez 56 % des patients et les sels de lithium chez 16 % des patients. Conclusions L’identification des facteurs de risque de passage a l’acte violent dans le trouble bipolaire type I serait indispensable afin de mettre en place une prise en charge multidisciplinaire incluant un traitement medicamenteux adapte, une education therapeutique et une integration socioprofessionnelle.