Utilisation de la nutrition parentérale au centre hospitalier de Wallonie picarde

Introduction et but de l’etude La nutrition artificielle (NA) est indiquee en cas de denutrition en privilegiant la voie enterale qui est plus physiologique et moins onereuse que la nutrition parenterale (NP). Cette derniere est indiquee si le tube digestif n’est pas fonctionnel, ou en complement a la nutrition enterale (NE), et pour une periode de NA depassant 7 jours. Le but de cette etude est de connaitre la consommation de la NP et evaluer sa pertinence et sa conformite afin de proposer des mesures pour ameliorer l’utilisation et le suivi de la NA dans notre centre hospitalier. Materiel et methodes Nous avons realise une etude observationnelle retrospective dans le service de chirurgie et de medecine chez 78 patients ayant beneficie de NP sur une periode de 18 mois (du 1 er janvier 2014 a fin juin 2015). Les criteres de non-pertinence de la prescription de la NP etaient les patients non denutris (indice de masse corporelle [IMC] et albuminemie), avec une duree de NA inferieure a 7 jours, et un tube digestif fonctionnel (presence de traitement medicamenteux oral) et sans NE complementaire. La conformite de la prescription de la NP dependait de l’ajout journalier des vitamines hydro et liposolubles de meme que des oligoelements, et de l’apport protidique et calorique adequat (30 kcal/kg/jour) avec une evaluation nutritionnelle hebdomadaire. Resultats et analyse statistique Sur la periode de 18 mois analysee, les 78 patients avec NP representaient 0,58 % des admissions (13 350). Cinquante-neuf pour cent des NP ont ete utilisees en medecine (51 % en gastro-enterologie et 8 % en pneumologie) et 41 % en chirurgie (34 % digestive et 7 % vasculaire). Un depistage de la denutrition avec encodage etait present chez 90 % des admissions dans ces services. Une denutrition a ete retrouvee chez 47 % des 78 patients sous NP. L’absence de NE complementaire ou exclusive avec un tube digestif fonctionnel (prise medicamenteuse orale) a ete retrouvee chez 90 % des patients. La duree de la NP a depasse les 7 jours dans 49 % des cas. L’ajout de vitamines et d’oligoelements a ete respectee dans 59 % des cas (essentiellement en medecine et chirurgie vasculaire). L’evaluation des apports protidocaloriques et le suivi nutritionnel hebdomadaire n’apparaissait pas dans les dossiers. Les complications infectieuses et thrombotiques liees au catheter de la NP etaient retrouvees dans 1 % des cas. Conclusion La NP est surconsommee au centre hospitalier de Wallonie picarde. L’indication dans la majorite des cas et le suivi nutritionnel sont inadequats avec les recommandations. Ces resultats nous incitent a pallier ces lacunes, par des reunions avec les services concernes pour promouvoir encore plus la NE. Insister pour la realisation d’un protocole de prescription informatise et personnalise de la NP englobant les apports protidocaloriques, les vitamines et oligoelements de meme que le suivi nutritionnel.