Traitement court des bactériémies chez les patients en aplasie fébrile post-chimiothérapie
2020
Introduction Les patients d’onco-hematologie presentent des episodes successifs d’aplasie febrile post-chimiotherapie entrainant la prescription iterative d’antibiotiques et l’emergence de resistances. Le traitement court des bacteriemies dans cette population pourrait etre aussi efficace qu’un traitement prolonge, en s’inspirant des durees d’antibiotherapie proposees par la SPILF en 2017 chez l’immunocompetent. Materiels et methodes Etude retrospective monocentrique comparative, incluant les episodes de bacteriemie chez des patients adultes en aplasie febrile post-chimiotherapie, de 2017 a 2019. Les episodes ont ete classes selon la duree d’antibiotherapie, consideree comme courte si elle est ≤ 7 jours pour les staphylocoques coagulase negative (SCN), les streptocoques et enterocoques, les enterobacteries, les anaerobies, les bacilles Gram positif (BGP) et les cocci Gram negatif (CGN), ou ≤ 10 jours pour les enterobacteries non fermentantes type P. aeruginosa. Les bacteriemies a S. aureus ont ete exclues. L’ensemble des dossiers a ete revu par un infectiologue pour eliminer les contaminations. Le critere de jugement principal etait la comparaison du taux d’echec de traitement (recidive de la bacteriemie ≤ 7 jours apres la fin du traitement ou deces de cause infectieuse ≤ 7 jours apres la fin du traitement) entre les groupes antibiotherapie courte et antibiotherapie longue. Resultats Cent quinze patients d’âge median 62 ans (62 % d’hommes ; 64 % leucemie aigue, 19 % lymphome, 12 % myelome, 4 % cancer solide) ont developpe 149 episodes de bacteriemies. La duree mediane d’aplasie etait 19 jours (Q1 ;Q3 9 ;28). Les bacteries responsables etaient des enterobacteries (47 %), bacteries non fermentantes (6 %), SCN (15 %), streptocoques (12 %), enterocoques (5 %), BGP (2 %), CGN (1 %), anaerobies (4 %), polymicrobien (8 %). Les causes des bacteriemies se repartissaient principalement en : 65 % sans point d’appel, 13 % liees au catheter, 12 % d’origine digestive identifiee cliniquement ou radiologiquement, 6 % d’origine urinaire. La duree mediane d’antibiotherapie etait de 9 jours (7 ;13), dont 59 (40 %) traitements courts et 90 (60 %) traitements longs. L’efficacite de l’antibiotherapie, evaluee par le jour de la negativation des hemocultures, ou a defaut l’obtention de l’apyrexie survenait en moyenne au 2e jour de traitement. Au total, il y avait 6 echecs therapeutiques (3 recidives, 3 deces de cause infectieuse), parmi eux un seul dans le groupe traitement court, 5 dans le groupe traitement long, sans difference statistiquement significative. Conclusion Une antibiotherapie courte semble aussi efficace qu’un traitement prolonge sur les bacteriemies lors d’episodes d’aplasie febrile post-chimiotherapie. Le benefice d’une reduction de la duree d’antibiotherapie serait a evaluer sur la diminution de selection de bacteries resistantes a l’echelle individuelle et collective dans cette population de patients.
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