Une anaphylaxie médicamenteuse chez un personnel de soin: à propos d’un cas

2020 
Objectif Cette observation vise a rapporter un cas d’anaphylaxie grave secondaire a une allergie medicamenteuse en milieu de soins et de souligner la necessite d’evaluation adequate des risques associes. Observation Une infirmiere âgee de 38 ans, avec une anciennete de pres de 10 ans, affecte a un centre de soins de premiere ligne, s’est presentee au service de medecine du travail, dans les suites d’un accident du travail grave a type de reaction d’anaphylaxie medicamenteuse stade 3. En effet, Mme N., sans antecedent d’atopie ou d’allergie connue, a presente, une urticaire generalisee, associee a une dyspnee et un œdeme de Quinck, dans les suites immediates (30 minutes apres) de la manipulation de l’Extencilline pour preparation d’une injection intramusculaire. L’enquete a revele que la veille de cet accident, l’infirmiere a accueilli un patient pour une injection quotidienne d’Extencilline et a ressenti des etourdissements et des maux de tete lors de la cette manipulation du medicament. Le lendemain (le jour de l’accident) au cours de la meme manipulation, Mme N. a presente une urticaire generalisee et une dyspnee. Quelques minutes plus tard, la patiente a presente une anaphylaxie stade 3 necessitant une injection d’adrenaline et une hospitalisation en soins intensifs. Mme N. a recu une declaration d’accident du travail et un arret initial de travail de 6 semaines. Un test cutane a confirme une allergie medicamenteuse a la famille des penicillines (betalactamines et cephalosporines). La patiente etait bien informee des risques de recidive de l’anaphylaxie en cas de nouvelle exposition, en milieu professionnel ou familial. Un retrait des betalactamines a ete assure par son conjoint de la pharmacie de la famille, et l’infirmiere a ete largement informee de la necessite d’avoir sur elle et en permanence sa carte d’allergie et sa trousse d’urgence. A la reprise de travail, un reclassement professionnel dans un poste de travail administratif, a distance de la salle de soins, a ete fait. Ce poste de travail assure une eviction totale de tout contact ou manipulation des medicaments. Toutefois, la patiente a presente une urticaire chronique (8 semaines apres l’accident) et un asthme allergique persistant modere (12 semaines apres l’accident) equilibres sous traitement. Conclusion Cette observation a rapporte un cas d’allergie medicamenteuse ayant provoque une anaphylaxie de stade 3 en milieu de travail et l’apparition ulterieure d’une urticaire chronique et d’un asthme. Chez les soignants, les allergies medicamenteuses doivent etre identifiees precocement et le risque professionnel doit etre evalue pour adapter le poste de travail, en plus des mesures generales et individuelles.
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