Un ratio neutrophiles/lymphocytes ≥ 5 avant traitement par anti-PD1 est un facteur indépendant d’évolution péjorative dans le mélanome métastatique

2017 
Introduction Un ratio neutrophiles/lymphocytes (RNL) eleve est un facteur pronostique pejoratif dans les cancers metastatiques (meta-analyse JNCI 2014). Dans le melanome, quelques etudes l’ont confirme chez des patients traites par immunotherapie anti-CTLA4 (ipilimumab). Notre objectif etait d’evaluer si le RNL ≥ 5 etait un facteur pejoratif chez des malades traites par immunotherapie anti-PD1 pour un melanome. Materiel et methodes Etude retrospective dans 3 services de dermatologie incluant tous les patients avec un melanome stade III inoperable ou IV, demarrant un anti-PD1 entre le 1/7/14 et le 30/11/16 et dont les dossiers contenaient au moins les donnees pre-therapeutiques suivantes : NFS, LDH, performance status OMS (PS), stade AJCC. Resultats Cent un patients (51 F) ont ete inclus, 6 exclus pour LDH manquante. Le Breslow median etait de 3,0 mm ; 30 etaient mutes BRAF V600. Soixante-huit patients etaient au stade IV M1c et 13 au stade III inoperable. La LDH etait elevee dans 41 cas, ≥ 2 N dans 10 cas. Soixante-huit patients ont progresse et 49 sont decedes. L’anti-PD1 etait le pembrolizumab dans 74 cas, le nivolumab dans 27 cas. La mediane de la survie sans progression (PFS) etait de 5,7 mois (IQR 2,9–12,6), celle de la survie globale (OS) de 10,0 mois (IQR 5,8–17,6) et celle du RNL de 2,6 (IQR 1,9–4,3). En analyse univariee, le RNL ≥ 5, la LDH ≥ 2 N, le stade AJCC, les metastases cerebrales symptomatiques, la prise de corticoides avant de demarrer l’anti-PD1 et le PS ≥ 1 etaient associes a une PFS et une OS plus courtes. En analyse multivariee, le RNL ≥ 5 etait associe a l’OS ( Tableau 1 ), mais pas a la PFS (non significatif p  = 0,07) ( Fig. 1 ). Discussion Nous montrons que le RNL pre-therapeutique est un facteur pronostique independant associe a une duree reduite de l’OS des malades traites par anti-PD1. Il n’est pas predictif de la reponse therapeutique dans notre etude ( p  = 0,07). Deux series a ce jour ont montre un lien entre le RNL ≥ 5 et la survie globale plus courte de patients traites par nivolumab pour un cancer pulmonaire ( n  = 175 patients) ou un melanome ( n  = 74) (ASCO, juin 2017), suggerant son utilite comme biomarqueur de la survie. Le RNL est modifie par la corticotherapie qui augmente les neutrophiles et abaisse les lymphocytes. Un des points forts de notre etude est de l’avoir integree dans l’analyse multivariee contrairement aux 2 etudes citees ci-dessus, ce qui permet d’affirmer qu’il s’agit d’un facteur independant pour la survie globale. Conclusion Le RNL pre-traitement ≥ 5 est un facteur pronostique independant d’une survie plus courte chez les patients traites par anti-PD1, nivolumab ou pembrolizumab, pour leur melanome. Il pourrait avec la LDH ≥ 2, le PS ≥ 1 et la presence de metastases cerebrales symptomatiques, apporter une aide a la decision therapeutique si ce caractere pronostique, voire predictif de la reponse, etait conforte par des etudes totalisant un nombre plus eleve de patients.
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