Détection et impact d'une séropositivité VIH chez les patients atteints de psoriasis : une enquête de pratiques

2017 
La prevalence du psoriasis est la meme chez les patients atteints du virus d'immunodeficience humaine (VIH) que dans la population generale (2-3%). Il est cependant plus severe et refractaire au traitement chez ces patients. Son traitement est egalement plus difficile, en lien avec le risque d'immunosuppression et les interactions medicamenteuses. Les recommandations concernant cette population sont rares, celles de la "National Psoriasis Foundation" de 2010 ne contre-indiquent aucun traitement. L'objectif de cette enquete etait d'evaluer les pratiques des dermatologues francais sur le depistage du VIH au cours du suivi du psoriasis, la prise en charge therapeutique et la surveillance des patients atteints de psoriasis et infectes par le VIH. MATERIEL ET METHODE Une enquete de pratique nationale et anonyme a ete realisee par questionnaire adresse par mail aux dermatologues hospitaliers et liberaux francais, de mars a juin 2017, diffuse par le biais du GEM Resopso, d'associations regionales de dermatologues liberaux, et des chefs de service de dermatologie des centres hospitaliers et CHU francais. L'âge, le genre et le mode d'exercice des dermatologues etaient recueillis. Le questionnaire evaluait leurs pratiques concernant le depistage du VIH au cours du suivi de leurs patients atteints de psoriasis, les differents traitements utilises chez les patients vivant avec le VIH et atteints de psoriasis, ainsi que leur surveillance s'ils etaient traites par biotherapie. RESULTATS Le questionnaire a ete rempli par 262 dermatologues (âge moyen 46,3 ans; femmes : 76,3%), 105 (40.4%) liberaux et 93 (35.8%) hospitaliers. Ils proposaient le test VIH chez les patients atteints de psoriasis s'ils presentaient des facteurs de risque (79,4%), avant l'instauration d'un traitement par biotherapie (63,4%) ou traitement systemique a l'exception des retinoides (53,1%), si le psoriasis etait severe (45,8%) ou en cas d'aggravation (37,8%). En analyse en sous-groupes les dermatologues liberaux depistaient moins frequemment le VIH avant l'initiation d'un traitement systemique (p DISCUSSION Les dermatologues depistent le VIH avant l'instauration d'un traitement systemique ou d'une biotherapie, a l'exception de l'acitretine et de l'apremilast, en accord avec les recommandations europeennes. Ils depistent le VIH egalement si le psoriasis est severe ou s'aggrave, puisque le psoriasis s'aggrave lorsque l'infection a VIH progresse, et il existe une correlation entre le taux de lymphocytes T CD4 et la severite du psoriasis. Les dermatologues prescrivent tous les traitements systemiques chez ces patients, a l'exception de la ciclosporine, mais prennent frequemment l'avis d'un infectiologue. Ce qui peut s'expliquer par le risque d'immunodepression et les interactions medicamenteuses avec les tritherapies antiretrovirales ainsi que les donnees limitees a propos des biotherapies chez les patients infectes par le VIH. Ils surveillent cliniquement ces malades de la meme maniere que les autres patients atteints de psoriasis mais leur surveillance biologique (CD4+, charge virale) est plus rapprochee, en accord avec les recommandations. CONCLUSION. Les dermatologues francais ne depistent pas systematiquement le VIH chez les patients psoriasiques. Lorsqu'elle est connue, cette infection modifie neanmoins leurs pratiques. Des recommandations chez cette population semblent necessaires.
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