La critique architecturale aux États-Unis entre 1930 et 2005. Lewis Mumford, Ada Louise Huxtable et Herbert Muschamp
2009
Entre 1930 et 2005, la critique architecturale dans les journaux et les periodiques americains a joue un role significatif en attirant l’attention sur la conception de l’environnement construit. Cette forme de critique architecturale « publique » doit etre differenciee des ecrits postulatifs et des essais theoriques elabores pour servir de guide a la creation architecturale. La critique architecturale « publique » est generalement plus empirique par nature – elle s’interesse a des projets qui ont ete realises. Ses methodes d’evaluation reposent sur des criteres fondes sur des valeurs, des positions et des idees emanant du discours architectural du moment. Toutefois, a la difference de la critique litteraire ou artistique, bien peu de recherches ont ete consacrees a l’histoire de cette forme de critique architecturale publique, a son impact ou encore a la construction de ses methodes d’evaluation. Plus important, les problemes et les ecueils auxquels est confronte cette critique destinee aussi bien au grand public qu’aux lecteurs professionnels, n’ont pas ete veritablement traites. Pour cette raison, la critique architecturale publique, qui s’appuie pourtant beaucoup sur l’image que renvoient les bâtiments et les villes, reste une discipline qui a peu reflechi a sa nature propre. A partir de l’analyse des ecrits de certains critiques, tels que Lewis Mumford (le critique d’architecture pour le New Yorker de 1931 a 1963), Ada Louise Huxtable (critique au New York Times dans les annees 1960 et au debut des annees 1970, actuellement au Wall Street Journal), et Herbert Muschamp (le critique d’architecture de la New Republic dans les annees 1980 et du New York Times de 1992 a 2004), pour n’en citer que quelques uns, il est possible de determiner un certain nombre de forces et de faiblesses de ce type de critique, sur plusieurs decennies. Parmi les criteres utilises pour juger les constructions et les realisations, on trouve par exemple l’aspect fonctionnel, urbanistique, esthetique, culturellement symbolique, ou social. Depuis l’interet particulier d’un Mumford pour des criteres organiques, fonctionnalistes et urbanistiques jusqu’a la sensibilite d’un Herbert Muschamp plus verse sur une structure psychologiue et phenomenologique, comment apprecier ce qui etait satisfaisant et que pouvait-on attendre d’une critique evoluant au meme titre que l’architecture elle-meme ? La critique architecturale aurait-elle pu etre plus efficace si elle s’etait penchee davantage sur ses propres methodes ? Ce sont des questions et des problematiques auxquels cet article tente de repondre.
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