Prise en charge multidisciplinaire des femmes enceintes infectées par le VIH et prévention de la transmission mère–enfant : organisation et résultats

2017 
Introduction La prise en charge optimale des femmes enceintes vivant avec le VIH (VVIH) implique une collaboration multidisciplinaire. Nous rapportons l’organisation et les resultats observes dans un CHU comportant une file active de 4700 personnes vivant avec le VIH (VVIH). Materiels et methodes Les dossiers de toutes les femmes enceintes VVIH (hors IVG) sont systematiquement discutes en reunion mensuelle multidisciplinaire (infectiologue, obstetriciens et sages-femmes, virologue, pediatre, pharmacien, technicien de recherche clinique) pour decider/actualiser le choix du traitement antiretroviral (ARV) maternel et du bebe, la voie d’accouchement, l’indication d’une perfusion d’AZT pendant le travail, et examiner les problemes medicaux, sociaux et/ou psychologiques. Les donnees demographiques et sociales, immuno-virologiques, obstetricales, et le statut VIH des enfants sont recueillis prospectivement pour l’analyse de la qualite de la prise en charge, et l’evaluation des pratiques professionnelles. Resultats En 2015, les issues de grossesses des 66/2215 femmes enceintes VVIH (3 %) etaient 1 fausse couche spontanee, 1 interruption medicale de grossesse, 11 enfants nes vivants dans un autre hopital et 53 a la maternite de l’hopital. Parmi ces 53 femmes, 83 % ( n  = 44/53) etaient originaires d’Afrique sub-saharienne, 45 % (28/53) ont decouvert leur infection VIH au cours d’une grossesse. Le delai median entre le diagnostic VIH et l’accouchement etait de 8 ans [0 ;18]. Pres de la moitie (45 %, 22/49) vivaient seules ; 19 % (10/53) n’avaient pas de logement personnel et 12 % des autres rapportaient des difficultes liees au logement et aux conditions economiques ; 9 % (5/53) etaient sans ressources ; 70 % (37/53) beneficiaient du regime general de securite sociale ± d’une mutuelle, 23 % (12/53) de la couverture maladie universelle et 7 % (4/53) de l’aide medicale d’etat. Le titre de sejour des etrangeres etait temporaire dans 76 % (31/41) des cas. Au 3 e trimestre, toutes les femmes recevaient un traitement ARV dont 2 NRTI + 1 IP/r (83 %, 44/53) et une combinaison incluant le raltegravir (9 %, 5/53). A l’accouchement, 89 % (47/53) avaient plus de 350/mm 3 CD4 ; 87 % et 94 % avaient une charge virale plasmatique Aucun des enfants nes vivants n’est infecte par VIH. Conclusion La forte proportion de femmes VVIH et leurs conditions socio-economiques defavorables soulignent l’interet d’une prise en charge multidisciplinaire organisee et systematique pour la prevention de la transmission mere–enfant du VIH.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []