Prévention du suicide en détention

Nous presentons une etude sur dix-huit cas de suicides dans sept etablissements penitentiaires francais afin d'evaluer la faisabilite de l'autopsie psychologique. Nous avons consulte les dossiers des services penitentiaires et medicaux et rencontre les professionnels de ces services. Nous avons observe la qualite de l'acces aux informations avant d'analyser celles sur les facteurs de risque, la crise suicidaire, le reperage et les mesures de prevention. Nous avons aussi interroge 49 professionnels sur leurs possibilites d'intervention pour aider un detenu suicidaire en utilisant une echelle visuelle analogique. Tout d'abord, de nombreuses difficultes pour acceder aux informations ont ete observees concernant l'organisation des visites, les modalites d'acces aux dossiers, aux participants. Ensuite, les informations que nous avons retrouvees soulignent la presence des problemes d'addiction, l'isolement, les troubles psychiatriques et les evenements judiciaires et penitentiaires recents. Nous notons que les donnees sont segmentees entre les differentes sources. Nous decrivons aussi 3 profils de personnes qui pointent une amelioration possible dans le reperage des crises suicidaires et des criteres d'urgences. Enfin, nous avons essaye de classer les propos des professionnels sur leur possibilite de prevention selon qu'ils evoquent des elements favorisant ou limitant la prevention. Nos resultats montrent l'impossibilite d'utiliser facilement l'autopsie psychologique pour le suicide en prison. L'etude apporte des elements sur l'institution et l'organisation de la prevention. Nous discutons plusieurs points sur les formes de crises suicidaires, la formation des professionnels, la prevention primaire et l'idee de l'assistance apportee par une equipe ressource, exterieure a la prison.