Le coût du risque : Les peuples autochtones et le meilleur des mondes

2007 
Les peuples traditionnels font reference, dans leurs mythologies, a un etat premier de la Creation - qui est aussi celui auquel nous accedons par le reve, la vision - ou regneraient «ordre, harmonie et beaute» (tradition des Indiens Ojibwe), a une «terre sans mal» (tradition des Tupi-Guarani) qui serait aussi, necessairement, une terre sans conflit. Mais ces traditions rendent compte aussi de la difficulte, de l'impossibilite meme, de parvenir a un tel etat hors l'imaginaire et d'hypothetiques croyances en des mondes meilleurs. Le monde cree ne peut-etre qu'un monde a risque, mais il est aussi le celui de la sensation, de l'emotion, du desir, qui en font un monde vivant. En ce monde, l'etre humain, faible et dependant, ne peut que limiter les risques. Ces risques sont pour lui, individuellement et collectivement, de s'aliener les autres creatures, non humaines (animales, vegetales...) et humaines (rupture du lien social, perte des valeurs de convivialite, de partage...), mais aussi de perdre ses reperes - ce qui mene a la folie, a la mort - dans un monde ou il doit, laborieusement, trouver sa place. Les risques sont demultiplies lorsque ces societes de l'equilibre et de la conciliation que constituent les peuples traditionnels se trouvent confrontees a des civilisations fondees, elles, sur la rupture avec toutes les natures et un utopique devoir de domination de l'etre humain sur le reste de la creation...
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