Intérêt de l'étude de l'expectoration induite en pathologie pulmonaire

Nous avons etudie d'un point de vue cytologique et bacteriologique, l'expectoration induite par l'inhalation d'une solution saline hypertonique chez l'homme normal et dans diverses affections respiratoires (asthme, tuberculose, BPCO et bronchopneumonie). La plupart des patients (80%) ont une expectoration induite significative, meme s'ils ne crachent pas spontanement. Le volume recueilli est en moyenne de 5 ml chez les patients et un peu moindre chez les sujets normaux. Le nombre de cellules par ml d'expectoration est d'environ 1.10 6 cellules. Les cellules presentes dans l'expectoration induite chez le sujet normal (abstraction faite des cellules pavimenteuses) sont principalement des macrophages (environ 80 %) et des neutrophiles (environ 14 %), le reste etant constitue d'eosinophiles (moins de 3 %) et de lymphocytes. Nous observons une augmentation significative du taux des eosinophiles (25 %) chez les asthmatiques et une lymphocytose (26 %) chez les patients presentant une tuberculose pulmonaire confirmee bacteriologiquement. Ces augmentations cellulaires se font au detriment de la fraction macrophagique. Les neutrophiles representent la majorite des cellules recueillies chez les BPCO et dans les bronchopneumonies. Chez l'asthmatique, il existe une correlation negative entre le taux des eosinophiles dans l'expectoration et la PC2OM. La recherche des bacilles de Koch (BK) dans l'expectoration induite s'est averee particulierement utile pour le diagnostic de la tuberculose pulmonaire puisque les cultures furent positives dans 66 % des cas contre 30 % dans l'expectoration spontanee. En conclusion, la technique de l'expectoration induite par inhalation d'une solution saline hypertonique est le plus souvent tres bien toleree et permet d'obtenir des renseignements precieux dans le diagnostic differentiel de l'asthme et le diagnostic etiologique des infections pulmonaires opportunistes