Consommation des antidiabétiques oraux. Une étude comparative dans les cinq principaux pays européens

2017 
Resume Objectifs Comparer les structures de consommations des antidiabetiques non insuliniques dans les cinq principaux pays europeens et evaluer la place qu’occupent les classes innovantes, inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase-4 (iDPP4 ou « gliptines »), agonistes des recepteurs du glucagon-like peptide-1 (aGLP-1), et inhibiteurs des cotransporteurs sodium-glucose de type 2 (iSGLT2 ou « gliflozines »). Methode Des donnees relatives aux ventes officinales, en volume et en valeur, de tous les medicaments antidiabetiques (classification ATC A10) ont ete extraites de la base internationale MIDAS ™ de la societe QuintilesIMS pour l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, et le Royaume-Uni. Ces donnees ont ete converties en nombre de « defined daily doses » (DDD) ou doses definies journalieres, pour 1 000 habitants/jour. Un cout de traitement medicamenteux par patient/an valorise au prix fabricant hors taxes a ete calcule pour chacun des pays. Resultat L’analyse montre de fortes divergences, tant en ce qui concerne le niveau de consommation que la repartition par classe therapeutique. La consommation est la plus elevee au Royaume-Uni (70,4 DDD/1 000 habitants/jour) et la plus basse en Allemagne (50,8) et en Italie (47,9), la France (64,2) et l’Espagne (61,5) occupant une place intermediaire. Les differences s’attenuent quand on tient compte des consommations d’insuline, plus forte en Allemagne que dans les autres pays. En ce qui concerne les structures de consommation, trois modeles ressortent. Le premier (Allemagne et Espagne) se caracterise par une forte consommation des classes innovantes, iDPP4 et aGLP-1 (31,1% des DDD en Allemagne, et 30,6% en Espagne), tandis que les deux classes recommandees en premiere intention, sulfamides hypoglycemiants et biguanides, ne representent qu’un peu plus de la moitie des consommations (58,7% en Allemagne, et 62,0% en Espagne). Inversement, ces deux classes totalisent plus de 80% des DDD en Italie et au Royaume-Uni, qui forment le deuxieme groupe. La part des classes innovantes est de l’ordre de 10%. La France est dans une position intermediaire, a equidistance des deux precedentes (74,1% pour les classes traditionnelles, et 20,4% pour les classes innovantes). Les couts par patient et par an sont egalement tres differents, et varient du simple au double entre l’Allemagne et le Royaume-Uni, davantage sous l’effet des structures de consommation que sous celui des prix unitaires. Conclusion Les profils de consommation des medicaments antidiabetiques entre pays comparables apparaissent trop differents pour etre expliques par des facteurs purement medicaux ou epidemiologiques. Il n’existe pas de modele unique, et ce sont des logiques institutionnelles qu’il faut invoquer, qu’il s’agisse du statut des produits, des recommandations locales, des modes de prise en charge, voire meme de facteurs historiques. Les pratiques medicales sont loin d’etre harmonisees, en depit de la convergence des recommandations et de la similitude des structures socio-economiques.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    3
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []