À la recherche du temps court : l'approche micro-chronologique en archéologie

En complement de l’analyse typo-chronologique du mobilier issu des fouilles archeologiques, de nouvelles methodes (methode des graphes developpee par le logiciel « Le stratifiant », datation radiocarbone et traitement bayesien) permettent d’ordonner la succession des couches stratigraphiques et de les dater. Les datations obtenues presentent une imprecision de quelques decennies a plusieurs siecles. Il existe pourtant des temoins qui permettent de reduire cette incertitude, comme les encroutements calcaires en grotte et les structures anthropiques hydrauliques puisque l’analyse micro-chronologique permet d’aborder le temps court. Sur les sites paleolithiques sous abri, les premieres analyses geoarcheologiques montrent que des suies piegees dans les encroutements calcaires permettent de decompter un nombre minimum de passages de groupes humains et d’en deduire un rythme d’occupation (ex. Grotte Mandrin, Drome, France). Par ailleurs, les etudes archeozoologiques peuvent indiquer a quelle(s) saison(s) des chasseurs nomades ont occupe un site. L’analyse des encroutements des structures hydrauliques (aqueduc, piscine) permet d’estimer la duree de fonctionnement des structures, le rythme de leur entretien, des changements de fonction, la duree des phases d’abandon. Ainsi, il est possible de proposer, avec une precision annuelle, des durees de fonctionnement de certaines structures comme pour les thermes antiques de Jbel-Oust (Tunisie). Ces deux etudes micro-chronologiques permettent d’aborder la temporalite de certaines activites humaines identifiees sur les sites archeologiques. Cette finesse de perception donne acces a un temps evenementiel, qui s’insere dans le temps long et precise les chronologies.