Apport de l’étude du cycle cellulaire et du contenu en ADN par cytométrie en flux dans le pronostic des tumeurs superficielles de la vessie : expérience tunisienne

L’etude clinicopathologique des tumeurs superficielles (pTa/pT1) de la vessie renseigne sur des facteurs pronostiques tels que la taille tumorale, le caractere uni ou multifocal, le grade et le stade tumoraux. Ces facteurs sont actuellement a la base de la decision therapeutique mais ne permettent pas de prevoir le pronostic avec certitude. Plusieurs techniques ont contribue a une meilleure connaissance de ces tumeurs, mais n’ont cependant pas permis de maitriser les incertitudes pronostiques. Ces dernieres decennies ont vu le developpement de l’etude du cycle cellulaire et du contenu en ADN par cytometrie en flux, apportant un element pronostique supplementaire dans differents types de tumeurs. Nous nous sommes proposes d’etudier l’apport de cette technique dans l’evaluation du pronostic des tumeurs vesicales superficielles. Cette etude a porte sur 65 patients porteurs de TSV (pTa / pT1), ayant un suivi minimum de deux ans en cas de non recidive et en cas de recidive ayant eu une deuxieme resection avec analyse des copeaux. La cytometrie en flux a ete appliquee sur le materiel de resection endoscopique des tumeurs initiales fixe au formol et inclus en paraffine par simple marquage de l’ADN a l’iodure de propidium. A l’issue de l’etude cytometrique, 35 (54 %) tumeurs etaient aneuploides et 30 (46 %) etaient diploides. Pour les tumeurs diploides, la moyenne de la phase S etait de 14,94 % (de 2,72 % a 33,4 3 %) ; celle de la phase G2M etait de 8,3 % (de 1 % a 18 %). La presence d’un pic ADN-aneuploide avait une valeur predictive de recidive et de progression en stade, avec des risques relatifs respectifs de 12 et 6,85. Elle etait egalement correlee au grade et au stade histologiques. En revanche, les valeurs des phases S et G2M n’avaient pas de valeur pronostique.