Efficacité de l’acide tranexamique dans le traitement des cicatrices postopératoires hyperpigmentées

2021 
Introduction La prise en charge des cicatrices postoperatoires fait partie integrante de l’acte chirurgical. Il est donc essentiel de disposer de methodes fiables permettant de prevenir et de traiter les differents modes de cicatrisation pathologique. Une hyperpigmentation post inflammatoire survient frequemment en regard des cicatrices post-operatoires, en particulier chez les patients a phototype fonce (IV a VI) et au niveau des zones photo-exposees. L’hyperpigmentation rend les cicatrices beaucoup plus visibles et affecte ainsi considerablement la qualite de vie des patients. Les options therapeutiques, rapportees a ce jour, sont d’efficacite variable. Nous rapportons le cas d’un patient presentant une cicatrice post-operatoire hyperpigmentee traitee avec succes par des injections intradermiques d’acide tranexamique (AT). Materiel et methodes Un patient âge de 62 ans, de phototype V, nous avait ete adresse pour prise en charge d’un carcinome baso-cellulaire nodulaire de la face laterale droite du nez. Il avait alors beneficie d’une chirurgie de Mohs suivie d’une reconstitution par un lambeau d’avancement. Un mois plus tard, a la consultation de controle, l’examen trouvait une cicatrice postoperatoire hyperpigmentee et disgracieuse. L’aspect esthetique de la cicatrice affectait considerablement la vie sociale du patient. Nous avons effectue des injections mensuelles d’AT intradermique, dilue a 10 % (10 mg/mL), en regard de la cicatrice. Une creme anesthesique etait appliquee avant l’acte. Apres deux seances, nous avons objective une amelioration clinique considerable de la qualite de la cicatrice ainsi qu’une satisfaction globale du patient. Discussion L’aspect de la cicatrice postoperatoire represente pour le patient le critere objectif de reussite de toute chirurgie cutanee, en particulier au niveau de la face. Ce dernier en oublie meme les contraintes carcinologiques et fonctionnelles. Les options therapeutiques des cicatrices hyperpigmentees, d’efficacite variable, comprennent les dermocorticoides, les cremes depigmentantes, et le traitement au laser qui comporte un risque notable d’aggravation. Au cours des dernieres annees, l’AT sous ses differentes formes (orale, topique et intralesionnelle) a montre des resultats encourageants dans le traitement du melasma, de la rosacee, ou encore du lichen pigmentogene. Son mecanisme d’action est toujours incertain. L’hypothese la plus plausible est que l’AT inhiberait la pigmentation en bloquant l’interaction entre les melanocytes et les keratinocytes. Les injections intradermiques d’AT pourraient dont constituer une alternative therapeutique peu couteuse et efficace pour la prise en charge des cicatrices hyperpigmentees.
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