Recherche systématique d’anticorps anti-SSA 52 et 60 en l’absence d’anticorps antinucléaires : données épidémiologiques et intérêt diagnostique. Quand les rechercher et quelle valeur en pratique courante ?
2015
Introduction En pratique courante, lors d’une suspicion de maladie auto-immune (MAI), la recherche d’anticorps anti-antigene nucleaire soluble (anti-ENA) n’est pas realisee quand les anticorps antinucleaires (ANA) sont negatifs. Neanmoins, une positivite isolee des anticorps anti-ADN ou des anti-SSA 52/60 reste possible. De ce fait, au CHU de Bordeaux, la recherche d’anti-ENA est systematiquement realisee lors d’une demande d’ANA. La frequence de ces bilans discordants et les consequences diagnostiques et therapeutiques ont ete evaluees dans ce travail. Patients et methodes Nous avons etudie sur une annee (janvier a decembre 2013), les donnees demographiques, cliniques et immunologiques des patients du CHU de Bordeaux presentant des anti-SSA 52/60 en LUMINEX a un taux significatif malgre des ANA negatifs (ou ≤ 1/50) en immunofluorescence indirecte (IFI). Resultats Nous avons retrouve 250 bilans discordants sur l’annee 2013 soit 1/5 e de l’ensemble des recherches positives en anti-SSA 52/60. Ces dosages concernent 214 patients (âge moyen 54 ans) repartis, selon l’indication du bilan immunologique, en 3 groupes : – groupe 1 ( n = 44) : patients aux antecedents de MAI (9 syndromes de Goujerot-Sjogren [SGS], 19 lupus). Soixante-seize pour cent des patients etaient traites par immunosuppresseurs et 68 % avaient eu anterieurement des ANA positifs. Ce bilan immunologique n’a pas entraine de changement majeur diagnostique ou therapeutique ; – groupe 2 ( n = 15) : patientes aux antecedents de complication obstetricale (fausse couche, insuffisance vasculoplacentaire). Aucune patiente n’avait presente un BAV congenital. La decouverte de l’anti-SSA a conduit a une surveillance cardiaque fœtale dans 40 % des cas et a l’introduction d’une corticotherapie et/ou d’une anti-agregation plaquettaire dans 46 % des cas ; – groupe 3 ( n = 155) : suspicion de MAI. Ces bilans discordants ont permis un diagnostic de MAI dans 10 % des cas (5 SGS, 4 lupus, 3 connectivites inclassees, 3 myosites et 1 syndrome des anti-synthetases). Chez ces patients les taux d’anti-SSA etaient presents a taux eleves et dans pres d’un tiers des cas une fluorescence cytoplasmique etait relevee en IFI. Conclusion La presence d’anticorps anti-SSA 52/60 en l’absence d’ANA n’est pas rare et ne doit pas etre negligee. Leur recherche systematique n’est cependant pas indispensable lorsque les ANA sont negatifs en dehors d’un contexte particulier : forte suspicion de maladie auto-immune ou contexte obstetrical. Dans ce cas ils doivent etre demandes specifiquement au biologiste quel que soit le taux des ANA. Dans les autres situations le depistage par les ANA suffit.
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