L’Amérique n’existe pas. Extraits d’un journal de voyage
2019
La nuit americaine 22h 30. Descente vers Los Angeles. L’avion va se poser dans une plantation d’arbres de Noel, une immense boite a bijoux, un horizon de cinema, une collection complete d’etoiles epinglees sur le sol. L’Amerique jette ses feux : sept cents kilometres carres de lumieres scintillantes, des milliards d’ampoules, des millions de vies inconnues a cent watts, montees en tetes d’epingles. L’Amerique est une gigantesque facture d’electricite. Son grand show commence dans le ciel. Avant que l’avion touche le sol, me saute aux yeux ce reve que je suis venu chercher. Los Angeles couchee joue au flipper dans la nuit noire. Autour de la piste d’atterrissage, ce ne sont pourtant que des constructions basses, d’une architecture mediocre. Puis, dans les couloirs de l’aeroport, des amenagements vieillots et des peintures defraichies. Je m’attendais a plus de luxe. Le President des Etats-Unis m’accueille en personne : dents blanches, large sourire poupin : Nice to meet you ! How are you ? Sa photographie rose : mon premier visage officiellement americain. Je ne me souviens pas d’avoir vu, en France, le portrait du chef de l’Etat ailleurs que dans les mairies et quelques bâtiments administratifs. Longue file d’attente au controle des passeports. L’Amerique se merite : apres onze heures d’avion, il convient de vous montrer encore capable de patience. Keep the line, please. Chacun son tour : on ne triche pas, on ne se bouscule pas. Ce pays ne saurait tolerer l’etranger que vous e
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