Que peuvent les « formes brèves » ?

2019 
Les « formes breves » qu’evoque une certaine tradition critique semblent avoir le vent en poupe, a en juger par le nombre de publications recentes, souvent marquantes, qui leur sont consacrees1. Ce volume collectif coordonne par Elisabeth Gavoille et feu Philippe Chardin trouve naturellement sa place dans ce regain d’analyse ou de theorisation du bref, il en forme de toute evidence une piece majeure, centree en l’occurrence sur la notion de pouvoir, comme le titre l’indique nettement.Il faut savoir gre a Elisabeth Gavoille d’avoir conduit le processus editorial jusqu’a son terme, alors meme que les circonstances etaient particulierement tragiques : la tâche devait etre eprouvante, mais le service rendu a la communaute scientifique est considerable. C’est dire d’emblee qu’on ne peut lire cet ouvrage qu’avec gravite et emotion.Les contributions reunies ici explorent un domaine dont l’empan geographique, chronologique et meme generique est tres large, des sentences de Seneque a la poesie contemporaine, en passant par les nouvelles d’Edgar Poe ou encore les observations grammaticales et lexicologiques. Sans etre omnipresents, les moralistes classiques sont plus d’une fois sollicites dans le volume, ce qui semble normal compte tenu de l’intimite du lien qu’ils ont su imposer avec la brievete : « la forme du fragment […] a partie si etroitement liee avec l’ecriture des moralistes2 ».Apports eparsOn peut glaner bien des pistes stimulantes au fil de l’ouvrage, de facon deliberement e
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