Perturbation du sommeil au cours de la polyarthrite rhumatoïde et facteurs associés

2020 
Introduction La polyarthrite rhumatoide (PR) est une maladie inflammatoire chronique auto-immune caracterisee par une polyarthrite destructrice et deformante. Elle est connue par son retentissement fonctionnel important occasionnant une alteration de la qualite de vie des patients y compris la qualite du sommeil. Notre objectif etait d’evaluer la qualite de sommeil des patients atteints de PR et d’etablir les facteurs associes. Patients et methodes Il s’agit d’une etude transversale incluant les patients ayant une PR confirmee selon les criteres de l’ACR 1987/EULAR2010, qui etaient suivis au service de rhumatologie a l’hopital Taher-Sfar de Mahdia a Tunisie. Le score de la douleur (EVA), le score d’activite de la maladie (DAS28) ainsi que le score de retentissement fonctionnel (HAQ) etaient releves chez tous les patients. La qualite de sommeil etait evaluee par l’indice de Pittsburgh et la somnolence diurne par le score d’Epworth. Resultats Notre etude a inclut 50 patients avec une nette predominance feminine (41 femmes et 9 hommes), soit un sex-ratio (H/F) de 0,21. L’âge moyen des patients atteints de PR etait de 54,3 ± 11,3 ans [21–76 ans]. La duree moyenne d’evolution de la maladie etait de 9,7 ± 9,1 ans [1–34]. Le nombre moyen d’articulations douloureuses etait de 12 ± 9,7 [0–30] et celui des articulations gonflees etait de 5,3 ± 6,8 [0–24]. Le DAS28 moyen etait de 5,3 ± 1,8 [1,2–8,4] et le HAQ moyen etait de 1,7 ± 1,3 [0–9]. Quarante-quatre pour cent des patients presentaient des deformations articulaires specifiques de la maladie, 80 % avaient une atteinte radiologique et 30 % souffraient d’osteoporose. La biologie a montre une vitesse moyenne de sedimentation de 49,1 mm a H1 ± 30,2 [2–125] et une CRP moyenne de 16,1 mg/L ± 23,9 [0–119]. Le facteur rhumatoide etait positif dans 42 % des cas et l’ACPA dans 46 % des cas. Sur le plan therapeutique, 82 % des patients atteints de PR ont ete traites par le methotrexate, 14 % par les biotherapies et 4 % par la salazopyrine. Le score moyen d’Epworth etait de 9,4 ± 6,3 (0–24). Vingt-huit patients (56 %) n’avaient pas de deficit de sommeil, 15 patients (30 %) avaient un deficit de sommeil et seulement 7 patients (14 %) presentaient des signes de somnolence. Notre etude a confirme une association significative entre le score d’Epworth, d’une part, et l’EVA douleur (p = 0,01) et le DAS28 (p = 0,003), d’autre part. Concernant le score global de Pittsburgh, la moyenne etait de 8 ± 4,5 [1–16]. La moyenne de la « qualite subjective du sommeil » etait de 1,38, la « latence du sommeil » de 1,6, la « duree du sommeil » de 1,3, l’« efficacite habituelle du sommeil » de 1,16, les « troubles du sommeil » de 1,38, l’« utilisation d’un medicament pour le sommeil » de 0,2 et enfin la moyenne du 7e element concernant la « mauvaise forme pendant la journee » etait de 1,02 sur 3. Une association significative etait trouvee entre l’indice de Pittsburgh et le score de la douleur EVA (p = 0,003) ainsi que le DAS28 (p = 0,000). Conclusion La majorite des patients atteints de PR presentent des troubles de sommeil de degre variable. La severite de la douleur et l’activite de la maladie representent les deux facteurs les plus importants qui s’associent a la perturbation de la qualite de sommeil et par consequent la qualite de vie des patients.
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