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Ronsard et les fantômes de Troie

2017 
De Cassandre (1552) a Helene (1578), chacun sait que Ronsard a abondamment puise dans le repertoire troyen pour faconner un univers poetique propre dans le cadre d’une poetique de l’imitation1. Plusieurs critiques2 ont bien mis en evidence que la figure d’Helene des dernieres annees de la creation ronsardienne etait inspiree par la variante qui faisait de l’Helene de Troie une idole, un double fantomatique sans doute inspire par l’Helene d’Euripide, peut-etre aussi parL’Eloge d’Isocrate. La figure dedoublee joue en syllepse aveccelle d’Helene de Surgeres pour permettre le deploiement d’une poetique ironique. Elle fait entendre l’autorite railleuse d’un poete qui s’ancre dans l’utilisation ludique et distanciee de son savoir humaniste. Comme les vieillards troyens du sonnet XLV3, il regarde passer  Helenedepuis le rempart, mais il regarde aussi les vieillards la regardant et dans cette multiplication des mises en abyme, il donne le recueil de poesie amoureuse le plus lisible aujourd’hui parmi les trois qu’il a ecrits, la realisation finale d’une poetique de l’imitation meditee et experimentee pendant trente ans.Sur ce chemin, la Franciade4 constitue un jalon essentiel, a la reception moins aisee, aujourd’hui comme hier5. Epopee manquee, La Franciade est peut-etre plutot une epopee du manque, du reve d’une impossible resurrection dont les fantomes disent le desir persistant. C’est cette piste que nous voudrions suivre en proposant une relecture6 qui interroge la presence insist
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