Prescription hospitalière annuelle d’antirétroviraux chez les patients VIH : une obligation réglementaire respectée ?

2018 
Introduction En France, la legislation impose que la dispensation d’antiretroviraux (ARV) pour les patients vivant avec le VIH (PVVIH) soit realisee sur presentation d’une ordonnance hospitaliere datant de moins d’un an. La dispensation peut etre faite en pharmacie de ville ou hospitaliere dans le cadre de la retrocession. L’absence d’une prescription hospitaliere annuelle pour les patients traites par ARV pourrait etre le marqueur indirect d’une prise en charge non optimale et d’une perte de chance pour les patients. L’objectif de cette etude regionale etait d’evaluer le respect de l’obligation d’une prescription hospitaliere annuelle pour les PVVIH traites par ARV. Materiels et methodes A partir des informations extraites du Systeme national des donnees de sante, ont ete inclus l’ensemble des assures de la region, ayant eu au moins une delivrance d’ARV en ville ou en retrocession, quel que soit le departement du prescripteur ou de l’etablissement de delivrance. Ont ete exclus les beneficiaires ayant eu une prescription de traitement prophylactique. La presence d’une prescription hospitaliere annuelle a ete recherchee pour chaque patient. L’origine hospitaliere du prescripteur a pu etre etablie pour les patients ayant eu des delivrances en ville. En revanche le renseignement du prescripteur n’etant que peu fiable pour les patients ayant beneficie de dispensations en retrocession, des informations complementaires (charge virale ou dosage de CD4, sejour hospitalier ou consultation externe) ont ete recherchees afin d’evaluer de maniere indirecte leur suivi hospitalier. Resultats Parmi les 4240 PVVIH ayant eu au moins une delivrance d’ARV en 2015 et en 2016, 3460 (81,6 %) ont beneficie de dispensations d’ARV uniquement en ville, 629 (14,8 %) n’ont eu des delivrances qu’en retrocession et 151 (3,6 %) patients ont beneficie des deux modes de delivrance au cours des deux annees. Parmi les 3460 patients ayant beneficie de delivrances en ville, 3180 (91,9 %) ont beneficie d’une prescription hospitaliere annuelle, 155 (4,5 %) ont beneficie d’une seule prescription hospitaliere au cours des deux ans et 125 (3,6 %) patients n’ont beneficie d’aucune prescription hospitaliere. Pour les 780 patients ayant eu au moins une delivrance en retrocession, il n’a pas ete possible de confirmer la presence d’une prescription hospitaliere annuelle. Cependant aucun suivi hospitalier n’a ete retrouve pour 7 de ces patients. Conclusion Une non-conformite vis-a-vis de la prescription hospitaliere annuelle a ete retrouvee chez 3,6 % a 8,1 % des PVVIH sous ARV ayant beneficie uniquement de delivrances en ville, selon le critere plus ou moins strict retenu. Cette etude souligne certaines defaillances vis-a-vis de la retranscription de l’identification du prescripteur avant toute delivrance d’ARV.
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