Prévalence du syndrome de stress post-traumatque dans le syndrome de Stevens-Johnson et de la nécrolyse épidermique toxique : étude prospective EVASTRESS

2015 
Introduction Le syndrome de Stevens-Johnson et la necrolyse epidermique toxique (SJS/NET) mettent le pronostic vital et fonctionnel et s’accompagnent de sequelles organiques frequentes et sous-estimees. Le retentissement psychologique du SJS/NET a precedemment ete demontre avec une prevalence de 73 % de syndrome de stress post-traumatique (SDSPT) dans une serie retrospective. Une nouvelle evaluation prospective de la prevalence du SDSPT a ete proposee apres mise en place d’une strategie de prevention primaire. Materiel et methodes Nous avons conduit une etude prospective de juin 2009 a mars 2013 incluant l’ensemble des patients consecutifs pris en charge pour un SJS/NET, en capacite et non oppose a une evaluation sequentielle clinique et psychiatrique. Des entretiens semi-directifs et questionnaires (PDI, PDEQ, PTSD) etaient proposes a m0, m6, m12 permettant de reperer les repercussions psychologiques et en particulier l’existence ou non d’un SDSPT. Les donnees cliniques dermatologiques etaient colligees en parallele. L’analyse statistique univariee etait realisee a partir des tests de Mann-Whitney et de Chi 2 . Resultats vingt-neuf patients (20 femmes et 9 hommes) d’âge median 45 ans ± 15,7 (21–74) ont ete inclus. Le suivi a un an etait realise chez 26 patients. Seize (55,1 %) presentaient une detresse peri-traumatique, 25 (86,2 %) des reactions dissociatives peri-traumatiques. Un SDSPT etait objectivait chez 9 patients (31 %), correle a la presence d’une detresse peri-traumatique ( p  = 0,01). La surface decollee-decollable mediane etait de 17 % (1–90) avec un SCORTEN median de 2 (0–5). Les complications dermatologiques en phase aigue comprenaient sepsis ( n  = 10), reanimation ( n  = 10), intubation ( n  = 10). La severite de la maladie dermatologique (surface corporelle maximale decollee, SCORTEN, sepsis, intubation, reanimation), les antecedents psychiatriques n’etaient pas associes a la survenue du SDSPT. Discussion Le SJS/NET par sa soudainete et la violence de la confrontation a la mort qu’elle impose au patient et a ses proches, a une dimension d’evenement traumatique susceptible d’entrainer potentiellement des reactions post-traumatiques et des troubles anxieux ou de l’humeur particulierement invalidants. Leur prevalence a ete mesestimee face a l’urgence de la prise en charge organique. En comparaison de l’etude retrospective, nous objectivons une nette diminution du SDSPT dans le SJS/TEN. Ce resultat peut en partie etre explique par une strategie de prevention primaire faisant intervenir des la phase aigue et durant au moins une annee un suivi psychologique et psychiatrique. Conclusion Les manifestations de detresse psychique consecutives a l’hospitalisation pour un SJS/NET ne sont pas systematiques mais sont frequentes. Il semble necessaire d’organiser dans ce contexte une prise en charge psychologique precoce et prolongee.
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