Évaluation des besoins d’expertise infirmière pour les antibiothérapies complexes au sein d’un territoire

2020 
Introduction L’accompagnement de la personne soignee sous antibiotherapie necessite des competences medicales et paramedicales. De nombreuses lignes telephoniques d’aide en infectiologie sont destinees aux prescripteurs. La reponse est incomplete voire absente face au questionnement infirmier. Nous avons interroge les equipes infirmieres des soins de suite et de readaptation, et des hopitaux de proximite au sein du groupement des hopitaux territoriaux sur les difficultes rencontrees pour le traitement antibiotique des patients transferes d’un CHU. Nous souhaitions aussi definir la place que pourrait occuper un infirmier diplome d’Etat specialise en therapeutiques anti-infectieuses afin de repondre aux demandes des equipes. Materiels et methodes Un questionnaire papier destine aux IDE a ete distribue au printemps 2019 aupres de quatre etablissements du GHT dans des unites de medecine et SSR. Dix-huit questions fermees, ouvertes ou a choix multiples etaient proposees pour determiner les caracteristiques des repondants, les difficultes rencontrees en antibiotherapie, les ressources, la formation continue et les attentes des IDE. Resultats Vingt-quatre questionnaires ont ete analyses. L’experience des repondants allait de 1 a 32 ans d’exercice. Les principales difficultes etaient : les modalites d’administration (n = 11, 52 %), la connaissance des antibiotiques et leurs effets indesirables (n = 11, 52 %), les modalites de delivrance (n = 8, 38 %), la surveillance des voies veineuses (n = 7, 33 %) et les prescriptions medicales imprecises (n = 7, 33 %). L’absence de consultation de suivi specialisee etait rapportee par treize repondants (54 %). Les ressources des professionnels etaient : l’echange au sein de l’equipe (n = 18, 75 %), le recours a un referent infectieux de la structure (n = 15, 62 %), les documents intranet de l’etablissement (n = 13, 54 %), Internet (n = 10, 42 %) et l’equipe de l’unite de maladies infectieuses du CHU (n = 8, 33 %). Le principal frein pour un recours a l’equipe du CHU etait le temps d’attente telephonique. Seuls huit IDE ont beneficie d’une formation a la gestion des PICC line (33 %). Dix-neuf IDE etaient favorables a une ligne d’avis infectiologique infirmier (79 %), essentiellement par telephone (n = 11, 61 %) ou mail (n = 7, 38 %). Conclusion La complexite de certaines antibiotherapies met en difficulte les equipes non specialisees recevant les patients suite a une hospitalisation en CHU. Paradoxalement, les IDE specialises au sein du CHU sont relativement peu sollicites compte tenu des problematiques rapportees. Un IDE expert en therapeutiques anti-infectieuses pourrait repondre a cette demande par une ligne d’avis dediee soit par telephone ou par mail. Ce soutien pourrait limiter le sentiment de defaut de suivi exprime par les equipes paramedicales de SSR et des hopitaux de proximite.
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