Nouvelles données sur le site majeur d'Écalgrain : datations radiométriques et occupations humaines de la Pointe de la Hague (Cotentin, Normandie)

2009 
Il y a a la Pointe de la Hague deux principaux niveaux de plages perchees reposant sur deux plates-formes d’abrasion marine : la plage inferieure de 4 a 6 m NGF et la plage superieure entre 12 et 18 m. Ces paleoplages sont recouvertes par des heads periglaciaires (depots de gelifluxion) et par des loess. La plage inferieure date le plus souvent de l’Eemien et ses depots de couverture du Weichselien. La plage superieure correspond a l’optimum du stade isotopique 7. Cependant, dans la baie d’Ecalgrain, l’âge de la basse plage est discute. Les formations de couverture sont complexes, avec deux sequences head-loess separees par un sol brun lessive interglaciaire. La tourbe et les argiles grises au-dessus de la paleoplage (5 m NGF), sous les heads, contiennent une flore et des coleopteres temoignant d’un lent retrait de la mer a la fin d’un interglaciaire et au debut d’une periode froide. Les datations absolues (IRSL) sont en accord avec la stratigraphie. La paleoplage, constituee de graviers surmontes de sables rouges, est attribuee a la fin du stade isotopique 7 (190 ka), la sequence inferieure au Saalien (140 ka, pour le loess ; stade 6), le paleosol au sommet a l’Eemien (sol brun lessive), et la sequence superieure (head-loess) au Weichselien. La base de la sequence a livre en deux secteurs distincts, au moins deux ensembles lithiques, le premier associe a la partie sommitale d’une plage de galets, dans la partie sud de la baie, le second, incorpore a des sables rouges, localement indures et recouvrant une plage de galets, dans sa partie centre-sud, un peu plus au nord. Dans les deux assemblages, seul le silex est mis en oeuvre. Le premier ensemble se rapporte a la fin du dernier interglaciaire et / ou au debut du dernier glaciaire, se definit par une production d’eclats et d’enlevements laminaires obtenus soit par debitage direct, soit par la methode Levallois, soit enfin, pour les lames, par une « gestion volumetrique ». Le second, rapporte au Saalien, se caracterise par un debitage oriente vers la production d’eclats et de pointes, obtenus soit par debitage direct soit par la methode Levallois. Ces deux series s’inscrivent dans la variabilite du Paleolithique moyen cotentinois et par extension de France septentrionale.
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