Une case pour l’exception : la nosographie et les expériences exceptionnelles

2021 
Rendre compte de l’ensemble des maladies mentales a travers une nosographie releve d’une entreprise scientifique normative. La porosite des systemes de classification vis-a-vis des lobbies industriels, mais aussi intellectuels, laissent a penser que les normes vehiculees par les nosographies refletent des normes socio-culturelles. Les experiences exceptionnelles, ces vecus qui s’ecartent des modeles explicatifs de ceux qui les vivent et sont souvent interpretees de maniere paranormale ou spirituelle, posent ainsi question. Faut-il les assimiler a des symptomes psychopathologiques ou leur donner une place d’exception ? Des chercheurs en psychologie transpersonnelle sont parvenus a faire entendre aux concepteurs du DSM-IV la necessite d’adjoindre une categorie speciale pour les problemes spirituels ou religieux. Plus recemment, le DSM-5 a apporte des modifications importantes dans la formulation du diagnostic de la schizophrenie qui remettent en cause l’importance des hallucinations acoustico-verbales en tant que signe clinique. A partir de deux exemples cliniques auxquels sont appliques la grille d’Evaluation Dimensionnelle de la Severite des Symptomes Psychotiques par le Clinicien, nous montrons comment la presence reguliere de voix induit un diagnostic de schizophrenie paranoide avec le DSM-IV-TR et une absence de diagnostic avec le DSM-5. Les deux sujets se sont approprie leurs voix comme signifiant des dons de mediumnite. Une telle configuration concretise l’interrogation de la sensibilite d’une nosographie telle que le DSM face a la complexite de situations aux frontieres des normes socio-culturelles.
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