P - 1 Décharges électriques photosensibles chez un coma post-anoxique non réactif

Introduction Nous presentons le cas d’un coma post-anoxique avec une expression electroencephalographique rare et atypique constituee de bouffees paroxystiques sensibles a la lumiere, survenant sur un trace plat. Observation Dossier 2046620041. Un homme de 92 ans aux antecedents de cancer gastro-intestinal et de maladie coronarienne, presenta un coma non reactif apres avoir ete reanime pour un arret cardiorespiratoire. Le troisieme jour du coma post-anoxique un electroencephalogramme (EEG) fut enregistre au lit du patient en reanimation. Dans ces conditions, l’EEG, effectue selon les recommandations pour le diagnostic de la mort cerebrale, ne montrait pas d’activite cerebrale spontanee. Lors de l’ouverture passive des yeux du patient a l’eclairage normal de la chambre on constatait une decharge paroxystique, constituee de bouffees de pointe-ondes et de polypointes qui durait le temps de l’ouverture des yeux et disparaissait a la fermeture des yeux. Quand la piece n’etait plus eclairee, l’ouverture passive des yeux n’avait pas d’effet sur le trace plat. Toutefois le meme type d’anomalies paroxystiques etait obtenu en eclairant les yeux fermes du patient avec une lampe a piles. Aucun signe clinique ne fut observe. Aucun autre type de stimulus ne reproduisait les decharges. Vingt-quatre heures plus tard un deuxieme EEG mettait en evidence un trace alpha-like non reactif. Le patient deceda quelques jours apres. Discussion Quelques cas de myoclonie post-anoxique sensible a la stimulation tactile du territoire du trigeminal sont publies soutenant l’hypothese d’une activite paroxystique bulbaire privee d’inhibition corticale. Le silence electrique dans notre cas semble secondaire a une souffrance cerebrale etendue ; la photosensibilite des decharges serait attribuee a une activite pathologique persistant au niveau des noyaux participant au reflexe photomoteur. Conclusion L’activite paroxystique post-anoxique sensible a des stimuli specifiques est rare et difficile a expliquer sur le plan physiologique. Neanmoins, les mecanismes impliques au reflexe photomoteur semblent y jouer un role.