Aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs de la maladie thromboembolique veineuse au cours de l’infection à VIH

2020 
Introduction La maladie veineuse thromboembolique est de plus en plus rapportee au cours de l’infection a VIH. Ces accidents thrombotiques seraient multifactoriels dus a un etat d’hypercoagulabilite provoque par le VIH, lui-meme etant responsable d’un desequilibre immunitaire, de troubles de l’hemostase, et d’un etat inflammatoire prolonge ; aux infections opportunistes et aux ARV. L’objectif etait d’evaluer les caracteristiques epidemiologiques, cliniques, paracliniques, evolutifs et therapeutiques, chez les patients VIH+ presentant une maladie thromboembolique veineuse. Materiels et methodes La saisie a ete faite sur le logiciel le Sphinx V5, puis les donnees transferees sur le logiciel IBM SPSS 21 pour analyse. Les variables qualitatives ont ete exprimees en proportion et celles quantitatives en mediane et extremes ou en moyenne ± ecart-type. Resultats Sur les 36 cas de maladie thromboembolique veineuse colliges, il y’avait 13 cas thrombose veineuse profonde et quatre cas d’embolie pulmonaire. Le sex-ratio etait de 0,33 et l’âge moyen de 39,94 ans. La duree moyenne d’hospitalisation etait de 21,7 jours. Au plan clinique la grosse jambe inflammatoire etait notee dans tous les cas de thrombose veineuse profonde. Les circonstances de decouverte de l’embolie pulmonaire etaient dominees par la tachycardie, la toux et la dyspnee. Ailleurs, une douleur thoracique (22,2 %) et une hemoptysie (5,6 %) etaient retrouvees. Sur le plan paraclinique, l’echodoppler veineux des membres inferieurs avait permis de mettre en evidence la thrombose chez tous les patients. Le diagnostic d’embolie pulmonaire etait possible grâce a l’angioscanner thoracique. La majorite des patients (94,4 %) etait infectee par le VIH. Le taux moyen de CD4 etait a 71 cellules/mm3. La tuberculose etait l’infection opportuniste la plus retrouvee (59 %, n = 21) devant la toxoplasmose (2,8 %, n = 1) et l’herpes (2,8 %, n = 1). Les principaux facteurs etiologiques retrouves etaient, l’alitement prolonge (100 %), une pathologie medicale majeure (78 %, n = 28), l’âge avance (8,3 %, n = 3), la grossesse (5,5 %, n = 2) et la contraception (5,5 %, n = 2). Le schema therapeutique associant d’emblee HBPM et AVK suivi d’un relais par les AVK etait prescrit chez 83 % des patients, et seuls 17 % (n = 6) etaient sous anticoagulant oral direct. Concernant le traitement ARV, la majorite de notre population d’etude etait sous TDF + 3TC + EFV (61 %). L’evolution etait defavorable dans plus de la moitie des cas avec un taux de letalite a 53 % (n = 19). Conclusion Le pronostic actuel de l’infection a VIH s’est considerablement ameliore grâce a la tritherapie mais au prix de complications notamment thrombogenes. Ainsi, les cliniciens doivent assurer une prise en charge precoce et adequate permettant la diminution du risque thrombotique et de ses complications. De ce fait, un bilan pretherapeutique minutieux et un bilan de suivi regulier doivent etre demandes.
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