éditorial L'Association Forêt Méditerranéenne n'est pas un grou-

pe de pression, elle n’est pas un lieu ou se concoit et d’ou se divulgue une doctrine, sauf celle de la necessite de partager, d’echanger, de faire circuler connaissances et questionnements sur les espaces naturels mediterraneens. Il n’empeche que, tant en France que dans les autres pays mediterraneens, nous sommes nombreux, y compris avec nos amis de l’Association Internationale Forets Mediterraneennes, a voir poindre de maniere inquietante un danger que nous ne soupconnions pas : l’indifference. Et la, peut-etre faudra-t-il elever la voix. De plus en plus souvent, quand sont abordes l’amenagement du territoire, le developpement local, les paysages, la biodiversite, etc., les forets mediterraneennes n’ont plus leur place en tant que telles, non seulement dans les discours ou les ecrits, mais souvent aussi dans les preoccupations memes des « decideurs ». Il est vrai que l’evolution des territoires conduit progressivement a une composition binaire, la ville et la nature, cette derniere etant percue comme de plus en plus sauvage, et de plus en plus distincte de la ville. Avec la nuance que la ville etant de plus en plus eparse et etendue, elle peut contenir, en son sein d’immenses territoires dits « naturels ». De sorte que, du coup, les forets mediterraneennes sont tellement presentes qu’on ne les distingue plus, qu’on ne les compte plus. Or, les ecosystemes naturels ne sont pas une masse homogene, identique, isomorphe. Metre par metre, hectare par hectare, parcelle par parcelle, massif par massif, il s’y passe des choses differentes qui, en tous points, necessitent des actes differents, meme s’ils sont modestes ou espaces dans le temps. C’est cela la gestion des espaces naturels et forestiers mediterraneens. Et il faut bien que des gens s’en occupent, metre par metre, hectare par hectare … et que, gestionnaires, proprietaires prives ou elus des territoires, se voient reconnue la legitimite de le faire et concedes les moyens d’agir.