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Modernités du mal

2010 
Les puissances malefiques ont fini par vaincre. Depuis les premieres tentations libertines jusqu’a Antichrist de Lars von Trier, l’art — et tout specifiquement la litterature — a consacre l’empire du mal, sous toutes ses formes et selon diverses inspirations, et hante la reflexion de l’artiste tout autant qu’il la travaille depuis pres de trois siecles. Au point d’ailleurs de s’imposer comme un element — sinon l’element — definitoire de la modernite. On pense evidemment a Bataille qui fera de la « forme aigue du mal » le fonds de la litterature de notre epoque1. Les frontieres de ces questions et l’extension meme que l’on donne au mal n’en sont pas moins labiles, epousant les sinueux cours de l’Histoire et des idees. Entre le rejet de l’ideal rationaliste des Lumieres et l’ere du soupcon, entre la faillite de la Revolution francaise liee au regime de la Terreur et le chaos consecutif a l’Holocauste, les representations et les tentatives d’explication du mal varient tant, et selon des logiques si contradictoires qu’il parait impossible d’y deceler retrospectivement une evolution lineaire et coherente et d’en dresser une cartographie historique et culturelle.La volatilite de ce sujet rendait l’entreprise, engagee conjointement par les Equipes « Modernites » de l’Universite du Bordeaux 3 et « Litterature et hermeneutique » de l’Universite du Mirail entre 2005 et 2007, et sous la direction de Dominique Rabate et Pierre Glaudes, tout aussi ambitieuse que perilleuse. Il fallait, a
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