À propos de 2 cas de diagnostic fluorescent de paludisme

2016 
Introduction En immunofluorescence, un aspect particulier de fluorescence des anticorps anti-nucleaires (AAN) est retrouve dans les cas de paludisme aigu a Plasmodium falciparum ou de splenomegalie palustre hyperimmune. Elle associe une fluorescence diffuse cytoplasmique, une fluorescence perinucleaire et un aspect mouchete du noyau. Observation Mme A., 42 ans, sans antecedents hormis des crises palustres durant l’enfance, presente une fievre, des frissons et une alteration de l’etat general alors qu’elle n’est pas retournee au Cameroun ou n’a pas voyage a l’etranger depuis 4 ans. Son examen clinique est sans particularite avec une absence d’adenomegalie ou d’hepatosplenomegalie. La biologie retrouve alors une anemie a 99 g/L et une thrombopenie a 86 G/L. L’antigenemie P. falciparum est positive mais il n’existe pas de parasitemie. Finalement, une fluorescence atypique des anticorps antinucleaires compatibles avec un paludisme a P. falciparum et la presence de gametocytes permettent de porter le diagnostic. M. C., 27 ans, Guineen d’origine, ayant pour principal antecedent des acces palustres a repetition depuis l’âge de 8 ans, presente un tableau de cephalees febriles, myalgies, nausees et douleurs abdominales. Tableau clinique identique a ces acces palustres anterieurs alors qu’il n’a pas voyage ou n’est pas sorti de France depuis 3 ans. Il ne presente pas de splenomegalie clinique et son bilan biologique retrouve une parasitemie a P. falciparum a 0,6 %. Parallelement, la fluorescence des AAN est typique de celle decrite dans les cas de splenomegalie palustre hyperimmune. Discussion Dans les deux cas presentes, le diagnostic de paludisme a ete difficile a porter compte tenu de l’absence de voyage recent en zone d’endemie palustre, d’autant plus que pour une patiente la parasitemie est negative. La fluorescence particuliere des AAN lors d’une infection a P. falciparum peut donc representer une aide importante au diagnostic. De plus, alors que cette fluorescence a ete essentiellement observee dans des formes de splenomegalie hyperimmune, les deux cas rapportes ne presentent pas ce diagnostic, meme s’il s’agit d’une forme chronique de paludisme. Conclusion La fluorescence particuliere des anticorps antinucleaires peut etre une aide diagnostique importante concernant les cas de paludisme chronique sans la presence obligatoire de splenomegalie palustre hyperimmune associee.
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