De la mise en acte à la « mise en œuvre »

L’art-therapie dans la prise en soin d’adolescents en grande souffrance psychique, hospitalises en unite specifique, permet une «?mise en œuvre… des mouvements pulsionnels, des emois, des sensations inelaborees?» (Anzieu, 1996).Dans ce travail, les auteurs s’appuient sur deux cas cliniques d’adolescentes de 16 et 15 ans hospitalisees suite a une tentative de suicide, pour s’interesser a l’approche de l’art-therapie incluse dans un contexte de soin hospitalier multidisciplinaire, et a la relation entre «?mise en œuvre?» et «?mise en acte?». Pour les auteurs, l’art-therapie represente un outil pour rompre l’anticreativite, la monotonie de la mise en acte par une mise en œuvre dans le sens ou celle-ci favorise peu a peu un «?acces au symbolique?».Ces deux etudes de cas montrent comment le processus en art-therapie incluse dans un contexte de soin peut, dans certains cas, etre en deca d’une demarche psychotherapique en proposant une reelle aire de jeu a une possible «?mise en œuvre?», et comment dans d’autres cas, les phenomenes relationnels en jeu peuvent entraver une reelle «?mise en œuvre?».L’attitude des auteurs face a ces mecanismes archaiques ou face a ces actes destructeurs consiste a rester vivante et a ne pas se laisser entrainer dans un monde de faux-semblants. Pour y parvenir, elles soutiennent l’opportune necessite de pouvoir mettre en commun differents regards soignants comme le permet une equipe pluridisciplinaire, car «?(…) l’adolescent a en general besoin de plusieurs lieux distincts et de praticiens bigarres pour parcourir ces temps de travail psychique?» (Sudres, 2005).