État des populations de troca (Trochus niloticus) dans le lagon de Tongatapu (Royaume des Tonga)

Trochus niloticus est generalement reparti sur le profil recifal en fonction de l’âge. Les juveniles habitent les debris coralliens des eaux peu profondes tandis que les adultes sont presents en densite croissante a mesure que l’on approche du tombant recifal. La profondeur de repartition maximale des trocas se situe entre 10 et 15 metres bien que l’on en trouve parfois jusqu’a 27 metres de fond. Les trocas se nourrissent de diatomees et d’algues microscopiques poussant sur le corail et les rochers. A l’etat naturel, ils atteignent leur maturite reproductive a environ deux ans, lorsque la base de la coquille fait environ 6 cm, tandis qu’en captivite, ils arrivent a maturite a 12 mois. Leur duree de vie est de 15 a 20 ans, âge ou leur diametre maximum a la base est de l’ordre de 14 a 15 cm. Comme la plupart des autres gasteropodes tropicaux, T. niloticus est une espece dioique (a sexes separes) qui emet librement ses gametes, et la fecondation intervient dans la colonne d’eau. Le frai est engage par les mâles, et les femelles pondent en reaction a la presence des gametes dans l’eau. Les femelles pondent en general pendant cinq a dix minutes, et emettent plus d’un million d’ovocytes (Nash 1985). La ponte est souvent alignee sur les cycles lunaire ou tidaux ; elle survient generalement de nuit, et a une ou deux nuits de la pleine lune ou de la nouvelle lune. A faible latitude, elle se produit tout au long de l’annee, tandis qu’elle n’intervient que durant les mois chauds a plus haute latitude (Nash 1985). Dans la region centrale de la Grande barriere de corail, la ponte a toutefois lieu tout au long de l’annee. L’eclosion se produit lorsque les larves atteignent le stage trochophore (phase planctonique), soit quelque 12 heures apres la fecondation. La phase larvaire dure entre trois et cinq jours, les veligeres se fixant ensuite sur le substrat recifal ou ils commencent a se nourrir de fines algues filamenteuses et de microorganismes (Nash 1985). Cette breve phase larvaire limite sans doute la dispersion a grande echelle, et il est donc peu probable que les populations de trocas s’etendent aux recifs situes a distance des adultes 3 Le Troca, Bulletin d’information de la CPS n°15 – Septembre 2010